Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La commission est parvenue samedi à éviter deux champs de mines : la place de la religion dans l’Etat et la société, ainsi que le statut de la femme.
Le parti salafiste al-Nour et les représentants de l’Eglise, après avoir longtemps croisé le fer, ont trouvé un modus vivendi sur la place de la charia islamique. Ses principes restent la source principale de la législation, mais l’article détaillant la place de la charia a été remisé en note explicative.
Les salafistes objectaient aussi à l’article selon lequel le peuple était « la seule source des pouvoirs », et surtout à la définition de l’Etat que les libéraux voulaient « civil ». Civil, tel est le mot utilisé en arabe pour éviter le terme laïque. Finalement, la commission a défini l’Egypte comme étant un Etat démocratique moderne dont le gouvernement est civil.
L’article sur l’égalité entre la femme est l’homme est, lui aussi passé de justesse. La commission avait fixé le taux minimal pour l’approbation de chaque article à 75%.
Dimanche de nouveaux champs de mines attendent la commission. Le plus dangereux est celui concernant l’armée. Rappelons que les Frères musulmans, qui ont refusé de participer à la commission, ont été remplacés par un dirigeant dissident de la confrérie.