Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
La plupart des Libanais refusaient de croire que les auteurs du double attentat-suicide contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth, mardi, puissent être des concitoyens. La presse privilégiait plutôt la piste de kamikazes venus de l’étranger.
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L’annonce de l’identité des deux terroristes présumés a provoqué un choc aussi bien chez les familles que dans la population. Il s’agit du Libanais Mouïn Abou al-Dahr, un sunnite de 21 ans, originaire de Saïda (la grande ville à majorité sunnite du sud du Liban) et Adnane Moussa al-Mohammad, un Palestinien résidant au Liban dans un village non loin de cette ville située à 50 kilomètres au sud de Beyrouth. Les deux kamikazes ont été identifiés suite à des tests ADN.
Islamistes de la rébellion syrienne
Fervents partisans du chef extrémiste recherché par la justice, Ahmad al-Assir, ils ont tous deux combattus dans les rangs de groupes islamistes de la rébellion syrienne. Les proches des deux kamikazes ont été anéantis par la nouvelle. La famille de Mouïn Abou al-Dahr a publiquement désavoué son acte alors que celle d’Adnane Moussa al-Mohammad a refusé de lui organiser des funérailles. Est-ce par crainte de représailles ou pour marquer leur désapprobation du double attentat ? Difficile de le savoir.
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Il n’en reste pas moins que le fait que les kamikazes soient venus du Liban prouve que « l’irakisation » du pays tant redoutée depuis des mois, est maintenant devenue une réalité.