Avec notre correspondante à Jérusalem, Muriel Paradon et notre envoyé spécial, Florent Guignard
« La France demande l’arrêt total et définitif de la colonisation », a dit François Hollande devant Mahmoud Abbas. Une déclaration beaucoup plus ferme, effectivement, que dimanche avec Benyamin Netanyahu, où il s’était contenté de dire que la colonisation ne favorisait pas le processus de paix.
Cela fait donc partie des gestes que demande François Hollande aux Israéliens pour parvenir à la paix. Si personne ne fait de geste on en restera là. Il faut surmonter les peurs.
Il reste à savoir si François Hollande renouvellera ce message cet après-midi devant la Knesset, le Parlement israélien. Ce serait en tout cas un geste fort.
Des gestes, il en a été beaucoup question lors de cette conférence de presse entre François Hollande et Mahmoud Abbas. Quel geste par exemple, les Palestiniens seraient-ils prêts à faire ? Mahmoud Abbas a répondu que la question du droit au retour des réfugiés, qui pose problème, devait faire partie des discussions dans le cadre d’un accord juste et agréé.
Le président français rejoint Jerusalem après un déjeuner avec Mahmoud Abbas. François Hollande aura donc passé quatre heures en Palestine, en raison de l'agenda du président de l'Autorité palestinienne, beaucoup moins donc qu'en Israël.
Parallélisme des formes
Interrogé sur la proximité affichée entre François Hollande et Benyamin Netanyahu, le président de l’Autorité palestinienne a dit qu’il pensait qu’il y avait un équilibre dans la position française.
François Hollande qui s’était exprimé en hébreu hier, l’a fait également aujourd’hui en arabe en saluant l’amitié franco-palestinienne. « Vive l’amitié franco-palestinienne ! », a-t-il lancé ce lundi matin, dans la langue de Mahmoud Abbas avant de lui donner l’accolade.
Le parallélisme des formes dans ce voyage au Proche Orient est flagrant : une gerbe pour Yitzhak Rabin hier et une autre ce matin au mausolée de Yasser Arafat, contrairement à Nicolas Sarkozy en 2008 d’ailleurs. Pas de faux pas -encore- pour François Hollande au Proche-Orient.