Nucléaire iranien: un accord trouvé sur une «feuille de route» entre l'Iran et l'AIEA

Ce n’est pas à Genève qu’a été conclu un accord sur le nucléaire iranien mais à Téhéran. Lundi 11 novembre 2013, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran sont parvenus à un accord sur une feuille de route pour une coopération afin de régler plusieurs points d'achoppement sur ce dossier. Yukiya Amano, responsable de l'AIEA est en visite dans la capitale iranienne et il s'est notamment entretenu avec Ali Akbar Salehi, le chef de l'organisation nucléaire iranienne.

Il s'agit d'un simple accord technique. Concrètement, les Iraniens disent : nos portes sont ouvertes, les inspecteurs de l’AIEA peuvent se rendre sur les sites où se trouve la mine d’uranium Gachin ou encore à l’usine de production d’eau lourde d’Arak.

Pourquoi ces deux endroits ? Parce qu'il s'agit des plus importants, les plus stratégiques. Et les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique veulent vérifier certains points. Ainsi, l’agence soupçonne l’Iran d’avoir cherché à développer l’arme atomique avant 2003 et veut faire la lumière sur cette affaire. La réponse se trouve sans doute derrière les murs de ces deux importantes installations.

Un calendrier est déjà mis en place

A partir de ce lundi, les inspecteurs de l’AIEA ont trois mois pour accomplir leur mission.

Cet accord, même s’il n’a rien à voir avec les négociations menées entre l’Iran et les puissances occidentales, marque toutefois un bon début. Il prouve la bonne volonté des nouvelles autorités iraniennes. Avec l'ancien président Mahmoud Ahmadinejad à la tête de l'Iran, l’AIEA a passé les deux dernières années à tenter de convaincre Téhéran sans succès de laisser les inspecteurs internationaux visiter les sites nucléaires iraniens.

Des limites

Cet accord prévoit de régler seulement une partie des questions en suspens à propos du programme nucléaire iranien. En effet, il n’évoque pas une visite immédiate des inspecteurs de l’agence dans le site militaire de Parchin, où l’Iran est soupçonné d’avoir procédé à des tests d’explosion conventionnels applicables au nucléaire.

Téhéran refuse depuis 2012 l’accès de Parchin aux inspecteurs de l’AIEA. En revanche, ils pourront se rendre à l’usine de production d’eau lourde d’Arak, et dans les mines d’uranium de Gachin dans le sud du pays.

Nouvelle approche

L’accord prévoit une feuille de route en six points, qui devra être appliquée pendant une période de trois mois. Le chef de l’AIEA qui a salué un accord très important, a toutefois précisé qu’il restait encore beaucoup de choses à faire pour régler toutes les questions.

« L’AIEA résoudra toutes les questions en suspens présentes et passées, à travers la coopération », a-t-il précisé. Cet accord, qui intervient quelques jours après les négociations de Genève, entre l’Iran et les grandes puissances, montre la volonté de Téhéran de mettre en œuvre une nouvelle approche pour tenter de résoudre la crise du nucléaire iranien.
 

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