Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
« C’est une nouvelle page qui s’ouvre après deux ans de froid » s’est réjoui le chef de la diplomatie irakien, Hoshyar Zebari ;en recevant son homologue turc Ahmet Davutoglu.
En effet, cette visite, deux semaines tout juste après son déplacement à Ankara, scelle des retrouvailles entre les deux voisins qui ont vécu une série de différends : débutant avec le conflit syrien, se renforçant avec l’accueil en Turquie de l’ancien Premier ministre en fuite, Tarek al-Hachémi, enflant encore avec des contrats pétroliers passés par Ankara avec la région autonome kurde et échappant donc à Bagdad.
« Ce retour à la normale ne signifie pas que nous sommes d’accord sur toutes les questions régionales mais nous les réglerons désormais par le dialogue » a dit le porte-parole du Premier ministre Nouri el-Maliki qui rencontrera Mr. Davutoglu parmi de nombreuses autres personnalités durant ces deux jours de visites.
Des retrouvailles stratégiques
Ce réchauffement permet à la diplomatie turque de reprendre la main dans la région alors qu’elle faisait plutôt profil bas ces derniers temps et au gouvernement Maliki d’aborder les futures rendez-vous électoraux moins isolé.
Fini donc les accusations mutuelles de partenaires hostiles, d’interférences dans les affaires intérieures et dans les provocations sectaires. La réconciliation devrait se confirmer dans les prochaines semaines avec la visite réciproque des présidents des Parlements des deux pays.
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