L'explosion la plus violente a eu lieu à Shaab. Deux véhicules piégés ont sauté en pleine zone commerciale, dans ce quartier situé au nord de Bagdad. Au moins cinq personnes ont été tuées et dix-sept autres blessées.
En tout, huit à dix véhicules ont explosé dans plusieurs quartiers de la capitale irakienne et de ses alentours. Au moins trente personnes y sont mortes et quatrevingt-dix autres blessées, selon un bilan qui a déjà été revu plusieurs fois à la hausse.
Mossoul également touchée
Les explosions ont frappé les quartiers de Bayaa, Baladiyat, Machtal, Hourriya et Dora, ainsi que dans la localité de Saba al-Bur, située au nord de la capitale. Une série d'attentats qui vient s'ajouter à la liste des violences qui ont coûté la vie à plus de six cents personnes depuis le début du mois d'octobre.
Une autre explosion a eu lieu, selon le même modèle, dans la ville de Mossoul, à l'extrême nord du pays. Le véhicule a explosé à proximité d'un barrage de l'armée et d'une banque, tuant une douzaine de personnes qui faisaient la queue devant celle-ci. Vingt personnes ont été blessées par cet attentat.
Tensions confessionnelles et corruption
Le climat confessionnel reste particulièrement propice aux tensions en Irak. La minorité sunnite, qui fût au pouvoir sous le règne de Saddam Hussein, se plaint de voir ce pouvoir monopolisé par la majorité chiite. Elle accuse notamment les autorités de multiplier les arrestations arbitraires et les humiliations en tout genre.
Le gouvernement, majoritairement chiite, du Premier ministre Nouri al-Maliki, voit son pouvoir fragilisé par les problèmes de l'administration irakienne. Une corruption massive et une paupérisation croissante contribuent, sur fond de rancunes religieuses, à pousser certains individus vers la radicalisation.
C'est en tout cas le discours de la communauté internationale. Les Nations unies et les représentations diplomatiques présentes en Irak appellent régulièrement Nouri al-Maliki à entreprendre des réformes fortes et symboliques en faveur des sunnites. Un geste qui viserait à dissuader ces derniers d'envisager la voie des armes.
L'Irak est dans une position d'autant plus sensible que le conflit qui ravage la Syrie voisine risque constamment de déborder au-delà de ses frontières. Certains des mouvements jihadistes qui combattent le régime de Damas bénéficient en effet d'implantations et de réseaux sur le sol irakien.
Avec AFP