John Kerry poursuit sa visite au Moyen Orient

Il est ce jeudi 7 novembre en Jordanie. Hier, le secrétaire d'Etat américain a rencontré à Jérusalem, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu puis le président palestinien Mahmoud Abbas, à Bethleem. Il s'est efforcé d'apaiser les tensions entre les deux camps, afin de sauver le processus de paix. Tensions dues notamment à la polémique sur la colonisation.

Avec nos correspondantes à Jérusalem et Ramallah, Murielle Paradon et Emilie Beaujard

Les Palestiniens ont-ils donné leur assentiment à la poursuite de la colonisation, en échange de la libération de prisonniers, comme l'affirment les Israéliens ? Non, affirme John Kerry, à l'issue d'un entretien avec Mahmoud Abbas. Il n'y a jamais eu d'accord dans ce sens. Allusion ici aux rumeurs véhiculées par certains responsables israéliens selon lesquelles les Palestiniens auraient accepté de nouveaux logements contre la libération de prisonniers détenus en Israël.

Et il condamne la construction de nouvelles colonies : « Laissez-moi insister sur la position des Etats-Unis concernant la colonisation. Nous considérons aujourd'hui, et nous l'avons toujours pensé, que la colonisation est illégitime. »

La stratégie de l'apaisement

Il y a quelques jours, les négociateurs palestiniens ont menacé de jeter l’éponge après l’annonce faite par le gouvernement israélien de construire des milliers de nouveaux logements dans les colonies de Jérusalem-Est et de Cisjordanie.  

Le secrétaire d'Etat américain défend donc la position palestinienne. Mais en revanche il ne réclame pas l'arrêt de la colonisation, seulement une limitation des nouvelles constructions. Un gage donné aux Israéliens.

John Kerry tente ainsi d'apaiser chacun des deux camps pour continuer à avancer dans le processus de paix. Et il se montre optimiste. « Malgré les hauts et les bas propres à toute négociation, dit-il, ma mission n'est pas impossible. »

Pour l’instant, l’Autorité palestinienne reste muette

L'Autorité palestinienne laisse au secrétaire d’Etat américain le soin d’expliquer la situation aux Palestiniens. John Kerry et Mahmoud Abbas s’évertuent donc à retrouver la confiance des Palestiniens qui seraient, selon un sondage, 70 % à penser que les négociations vont échouer.

C’est aussi l’avis du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza. Pour le parti islamiste, le secrétaire d’Etat américain perd son temps et aucune solution concrète ne sera proposée au final aux Palestiniens. En attendant, les négociations de paix doivent encore durer six mois. Enfin, si elles arrivent à passer l’hiver.

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