Egypte: les procès de Mohamed Morsi et des dirigeants des Frères musulmans en suspens

Tension judiciaire en Egypte où le président égyptien destitué Mohamed Morsi ne reconnaît pas le tribunal qui doit le juger à partir du 4 novembre. Mohamed Morsi est accusé, avec 14 autres personnes, devant la cour d’assises d’ «incitation au meurtre» de manifestants devant le palais de la présidence en décembre 2012. Et, ce mardi matin, les trois juges en charge du procès de Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans et ses deux adjoints, se sont récusés. 

C’est un communiqué de l’ «alliance anti-coup d’Etat», proche de la Confrérie des Frères musulmans dont Mohamed Morsi fait partie, qui a rapporté la décision du chef de l’Etat déchu, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Une déclaration qui n’a pas affecté la volonté du pouvoir d’aller de l’avant dans un procès que des médias égyptiens appellent « la nouvelle affaire du siècle ». Une référence au procès de l’ancien président Hosni Moubarak, lui aussi déféré devant la cour d’assises.

Un tribunal spécial est en cours d’aménagement à l’Académie des cadets de la police qui jouxte la prison de Tora au sud du Caire. C'est la prison dans laquelle sont détenus tous les hauts cadres de la Confrérie des Frères musulmans. Mohamed Morsi, lui, est tenu au secret depuis sa destitution le 3 juillet dernier, sera transporté par hélicoptère de son lieu de détention.

Parallèlement les Frères musulmans et leurs alliés appellent à une mobilisation générale pour manifester devant le tribunal le jour du procès pour empêcher son déroulement.

«Cas  de conscience» pour les juges dans le procès Badie

«Les juges se retirent de cette affaire en raison d'un cas de conscience», a déclaré le président du tribunal, Mohamed Fahmy al-Qarmouty. L'affaire en question concerne le Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, Mohamed Badie, et deux de ses adjoints, jugés pour «incitation au meurtre» de manifestants. Le président du tribunal a cependant précisé que «les accusés resteront en détention». 

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