Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La plupart des victimes sont tombées dans des affrontements entre civils. D’un côté, les Frères musulmans et leurs alliés, et de l’autre, leurs adversaires de tous bords, de la gauche à la droite. Ces derniers étaient mobilisés pour fêter la commémoration de ce que les Egyptiens considèrent contre la « grande victoire contre Israël », le 6 octobre 73, lors de la guerre du Kippour. Une journée dont les Frères musulmans, en perte de vitesse, voulaient faire une grande démonstration de force. Une action visant à remporter une victoire symbolique en occupant la place Tahrir et d’en chasser les anti Frères musulmans.
Tournant dangereux
L’exemple le plus spectaculaire de ces affrontements s’est déroulé place Ramsès, près de la gare centrale. Les manifestants des deux bords ont échangé des jets de pierres et surtout des coups de feu. Un tournant dangereux dans une Egypte où les civils de tous bords sont de plus en plus armés et où l’hostilité entre Frères musulmans et anti Frères est de plus en plus exacerbée.
Célébration en grande pompe
Pendant ce temps, l’armée égyptienne s’est livrée à une célébration en grande pompe de ce qu’elle considère comme sa plus grande victoire militaire des temps modernes. Une opérette à grand spectacle a été donnée au stade des forces de défense anti-aérienne en présence des hauts responsables du pouvoir intérimaire et surtout de l’homme fort de l’Egypte, le général Abdel Fattah al Sissi, ministre de la Défense. Une opérette à la gloire de l’armée au cours des siècles, comparant les Frères musulmans aux envahisseurs tartares et dont le final était une chanson patriotique tirée d’un discours du général Sissi.