Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
Pas de moutons gambadant dans les rues du camp jordanien de al-Zaatarii. Un seul est attaché à un poteau dans l’attente d’un client. Mais le vendeur en veut 300 euros. Une somme impossible à réunir pour les familles de refugiés. Beaucoup se contenteront d’acheter des gâteaux et des sucreries pour l'Aïd. Un magasin du camp a donc préparé 250 kg de gâteaux.
Pour l’Aïd, les familles achètent aussi des vêtements pour les enfants. Hamad a une échoppe dans le camp. Il voit passer beaucoup de gens, mais il n’a presque rien vendu. Les clients viennent mais n’ont pas assez d’argent.
Beaucoup de mariages pour l'Aïd
Une cliente témoigne :« Nous sommes sans argent. Certains nous aident un peu. J’ai 6 enfants, je suis divorcée. Quelqu'un m'a donné 5 euros hier. J’ai réussi à acheter un petit quelque chose pour les filles mais rien pour les garçons. Et je vais acheter un peu de pâtisseries. Ce sera notre Aïd ».
Pourtant, beaucoup de couples choisissent l’Aïd pour se marier. Dans un des nombreux magasins de location de robes de mariées, 51 jeunes filles ont réservé une robe pour 24 h. Alaa se marie aujourd’hui, elle a 20 ans. Elle a loué une belle robe blanche avec froufrous et strass. Pour 15 euros.
Elle a invité des voisins et quelques membres de la famille. Il n y a pas eu d’enterrement de vie de jeune fille, elle n’a pas vraiment le cœur à faire la fête, son frère s’est fait tuer il y a quelques semaines en Syrie.