Qatar: le chemin de croix des syndicats pour l'amélioration des conditions de travail

Des changements immédiats pour les ouvriers du Qatar : c'est ce que demande la délégation syndicale internationale qui était sur place durant trois jours. Trois jours de visites compliquées, les accès aux chantiers leur ont souvent été refusés. Des contacts avec les ouvriers ont quand même pu avoir lieu.

Avec notre correspondant à Doha, Laxmi Lota

Les délégués syndicaux ont dû se confronter à de nombreux obstacles sur place : chantiers inaccessibles, rendez-vous reportés ou annulés avec les autorités qatariennes. Les syndicalistes ont parfois usé de méthodes peu conventionnelles au Qatar.

« En fait, quand on a eu le refus du comité d’organisation de la Coupe du monde, on a fait une manifestation au pied de l’immeuble, explique Gilles Letort, de la CGT construction. Ca ne doit pas être très tendance ici. Vu qu’il y avait al-Jazzera et d'autres médias, ils l’ont très mal pris. »

Taudis et  bidonvilles

Il a fallu également forcer un peu le destin pour rencontrer des ouvriers. La délégation s'est rendue en soirée, sans les autorités, dans la zone industrielle de Doha, voir les logements de certains migrants.

« Comment tolère-t-on ces taudis, des bidonvilles ?, s’indigne Gilles Letort. C’est incroyable de loger des gens là-dedans. »

Les syndicalistes espèrent revenir dans un an. En attendant, ils exigent au moins une chose du Qatar : la création d'un syndicat des travailleurs. Lors d'une conférence de presse qui a immédiatement suivi celle de la délégation internationale, le comité qatarien des droits humains a répondu : « Un embryon d’organisation syndicale est en cours de constitution au Qatar ».

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