Ils sont une vingtaine de syndicalistes, des Européens mais aussi des Pakistanais, des Indiens et des Népalais à se trouver au Qatar ce lundi 7 octobre. Les autorités locales leur permettront-elles de circuler et de choisir librement leurs interlocuteurs ?
Le Français Gilles Letort de la fédération CGT des salariés de la construction se pose la question : « On n’en sait rien. On a dans notre programme un certain nombre de rencontres avec les multinationales qui, aujourd’hui refusent de nous recevoir. J’ai moi-même fait une démarche auprès de Vinci qui refuse de nous ouvrir les portes de leur filiale au Qatar. On a la possibilité de rencontrer le ministre du Travail mais je ne suis pas sûr qu’il va nous annoncer grand-chose. On a aussi des rencontres avec la FIFA. Et surtout, on a l’intention d’aller dans un des camps dans lequel il y a une concentration de travailleurs migrants. L’important c’est qu’on puisse aller témoigner de ce qui se passe véritablement. C’est le seul moyen d’agir. »
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Le Qatar est critiqué pour les carences de son droit du travail, l’absence de liberté syndicale, les conditions de travail sur certains chantiers et des confiscation des passeports d’ouvriers migrants. « Quand les salariés arrivent, poursuit Gilles Letort, on récupère leur passeport, sous prétexte d’ailleurs que les conditions de sécurité ne leur permettent pas de les conserver sur eux. Mais, du coup ils ne peuvent plus se balader, ils ne peuvent plus sortir. On a par ailleurs une campagne internationale depuis des années sur la question des normes de travail qui permettent aux salariés de se reposer. Des temps de pause qui bien évidemment, avec 50° à l’ombre, ont du mal à être appliqués. Donc les salariés travaillent dans des conditions absolument abominables. C’est une précarité extrême. »
La Fédération des travailleurs du bâtiment demande d'ores et déjà la suspension de la Coupe du Monde 2022, tant que le Qatar ne respectera pas les normes sociales internationales.
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