Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Ce texte sur l’accès humanitaire en Syrie a été présenté par l’Australie et le Luxembourg pour profiter du rare moment d’unité du Conseil de sécurité depuis la résolution de la semaine dernière. Les Quinze exigent de la Syrie « de prendre immédiatement des mesures pour faciliter l'extension des opérations de secours humanitaire et de lever les difficultés bureaucratiques et autres obstacles ».
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Pour l’instant, les convois d’aide de l’ONU ont le plus grand mal à parvenir aux populations syriennes, notamment parce que l’ONU doit respecter la souveraineté de la Syrie et ne peut pas acheminer de l’aide directement en zone rebelle en passant par la Turquie, par exemple, comme le font de nombreuses ONG, sans l’accord de Damas. L’ONU ne peut pas non plus franchir les lignes de front.
Deux millions de Syriens bloqués en zone de combat
Si ces restrictions sont levées, les Nations unies estiment être « en mesure d'atteindre deux millions de personnes supplémentaires que nous ne pouvons pas atteindre depuis des mois » car bloqués en zone de combats, a précisé la chef des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos.
C’est la première fois que le Conseil de sécurité prend une décision sur la situation humanitaire en Syrie. Il ne s’agit pas d’une résolution, mais d’une déclaration, qui n’est donc pas contraignante. L’ambassadeur syrien à l’ONU, Bachar Jaafari, s’est contenté de dire que cette demande sera «étudiée» par Damas.
3 milliards de dollars manquent
Le Conseil de sécurité enjoint également aux donateurs de se montrer plus généreux pour répondre aux besoins humanitaires sur le terrain, à la fois en Syrie et dans les pays voisins, qui accueillent plus de 2 millions de réfugiés syriens. A l’heure actuelle, seulement 44% de l’appel humanitaire lancé par l’ONU pour la Syrie a effectivement été financé. Il manque donc 3 milliards de dollars (2,2 millions d’euros). Les Nations unies seraient sur le point de convoquer une nouvelle conférence des donateurs, en janvier 2014 au Koweït.