Avec notre correspondante à Amman, Angélique Ferrat
C’est une de ces cliniques ou «maisons de convalescence privées pour combattants rebelles». Ils sont deux ou trois par chambre. L’un d’entre eux essaie de réapprendre à marcher. Un éclat d’obus a touché sa colonne vertébrale. L’autre, qui se tord de douleur par moment, tient cependant à parler.
Ils vont repartir au combat. «Bientôt», disent-ils. Pour eux, cette résolution de l’ONU est «juste un moyen de sauver la face pour la communauté internationale. Ils nous laissent nous battre seuls», affirment-ils.
« Nous ne voulons pas de la destruction du stock d'armes chimiques »
«On espérait une intervention militaire comme ce qui s’est passé en Irak. Aujourd’hui ce qui se passe au conseil de sécurité de l’ONU est un jeu et c’est un jeu qui se fait contre les rebelles», juge Sari, chef d’une katiba à Deraa. «Quant aux armes chimiques, nous n’avons jamais demandé leur destruction. C’est l’idée de l’Occident, pour protéger Israël. »
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Ibrahim appartient à une autre katiba, nommée Shahid Horan - les martyrs de la région de Horan. Lui aussi dit sa colère. «Ils font ça en notre nom. Mais de qui se moque-t-on ? Bien sûr que je suis en colère. Nous n’avons jamais demandé la destruction des armes chimiques, nous nous battons pour la démocratie, pour la liberté. Nous ne voulons pas de la destruction du stock d’armes chimiques, car ce sont nos armes chimiques, et nous pourrons les utiliser un jour.»