Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Quatre jours après le naufrage du bateau au large de l’Indonésie, les Libanais sont toujours sous le choc. Ce drame leur a fait découvrir une réalité que beaucoup ne connaissaient pas et que d’autres faisaient semblant de ne pas voir. Un désespoir et une pauvreté qui poussent des familles à risquer leur vie dans des embarcations de fortune pour chercher une vie meilleure, sous d’autres cieux. Même s’il faut aller en Australie, à l’autre bout du monde.
Les autorités, elles, se trouvent face à des réseaux de passeurs, professionnels, et sans scrupules qui profitent de la détresse des gens. Le parquet a ouvert une enquête pour délimiter les responsabilités dans ce drame, mais le mal est déjà fait.
Le voyage coûte 10 000 dollars par personne, mais l’arrivée à bon port n’est pas garantie. Les 68 Libanais qui se trouvaient à bord de l’embarcation qui a chaviré l’ont découvert à leurs dépens. Vingt-neuf sont toujours portés disparus, 18 ont été secourus et 21 corps ont été repêchés, des enfants pour la plupart.
La majorité est originaire du Akkar, une région pauvre au nord du Liban qui accueille des centaines de milliers de réfugiés syriens.