Pour Camara Laye, le coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc, on assiste actuellement à une recrudescence du nombre de migrants clandestins, estimés à 20 000 par plusieurs associations. «Depuis la crise que le Mali a connu, ça a augmenté, explique-t-il, soulignant qu’après le printemps arabe, il y avait pas mal de Subsahariens qui étaient en Libye, en Tunisie ». Pour lui, « la majeure partie de ces subsahariens a pris le Maroc comme destination».
Le porte-parole de la préfecture de Ceuta, l'autre enclave espagnole servant de porte d'entrée vers l'Europe, a également indiqué à l'AFP que le nombre de migrants sans-papiers a augmenté par rapport à l'an dernier.
L'Europe veut-elle discréditer la nouvelle politique migratoire marocaine ?
Des chiffres que réfute Hicham Rachidi, du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants. «Par rapport à ce qui existait au Maroc en 2005, il y a une baisse énorme», affirme-t-il. «Cette baisse a commencé depuis les malheureux évènements de Ceuta et Melilla - nous allons bientôt commémorer le 9e anniversaire de ces évènements-là - et depuis cette date-là, il y a eu une politique de répression sans relâche, qui fait que le nombre de personnes sans-papiers au Maroc a toujours diminué», insiste Hicham Rachidi.
Selon lui, la communication de cette semaine sur les assauts à la frontière n'est pas une coïncidence. Les pays européens chercheraient à justifier leur politique répressive et à discréditer la «nouvelle politique migratoire humaniste» qu'a promise le gouvernement marocain. Mardi 17 septembre, le gouvernement marocain s'est engagé à régulariser les sans-papiers « au cas par cas ».