Syrie: visite du général Selim Idriss à l'opposition après plusieurs défections de groupes rebelles

Alors qu'un accord a enfin été trouvé concernant la résolution de l'ONU sur les armes chimiques, des groupes islamistes rebelles ont annoncé leurs intentions de rompre leurs liens avec l'Armée syrienne libre pour former une alliance incluant un groupe d'al-Qaïda. Le chef du Conseil militaire syrien, le général Selim Idriss, a décidé de se rendre ce vendredi en Syrie. Il va à la rencontre des rebelles dans les territoires sous leur contrôle. Objectif: resserrer les rangs. 

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Selim Idriss aura du pain sur la planche pour tenter de ressouder les rangs de l’Armée syrienne libre, minée par les dissensions internes et affaiblie par les violents combats contre les groupes affiliés à al-Qaïda. La dérive islamiste de nombreuses unités rend la tâche du chef d’état-major de l’ASL difficile.

Au total, 14 bataillons ont désavoué cette semaine l’aile politique de l’opposition, représenté par la Coalition nationale syrienne et ont assuré qu’ils ne reconnaissaient ni le gouvernement provisoire, ni le Premier ministre, Ahmad Toumeh, récemment nommé. Plus grave encore, ces bataillons très influents sur le terrain, ont réclamé dans un communiqué conjoint l’édification en Syrie d’un Etat basé sur la charia.

Ce repositionnement islamiste des groupes armés intervient alors que les organisations affiliées à al-Qaïda étendent progressivement leur contrôle sur de vastes régions du nord et de l’est de la Syrie. Elles multiplient aussi leurs exactions contre les chrétiens et les autres minorités religieuses.

Jeudi 26 septembre, des combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant, la principale branche d’al-Qaïda, ont incendié des statuts et des croix dans deux églises de Rakka, dans le nord, et détruit la croix du clocher de l’une d’elles. En parallèle, l’ASL est confronté à la pression de l’armée loyaliste autour de Damas et dans la province de Homs.


Au moins 30 personnes ont été tuées et des dizaines blessées ce vendredi 27 septembre dans la matinée dans un attentat à la voiture piégée près de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). 

L'attentat s'est produit à Rankous, une ville située à 30 kilomètres au nord de la capitale syrienne. Selon l'OSDH, une voiture a explosé près d'une mosquée à la périphérie de cette localité sunnite, hostile au régime de Bachar el-Assad. Le bilan risque de s'alourdir, car l'attentat a eu lieu peu après la prière du vendredi, au moment où les fidèles sortaient de la mosquée. A travers les réseaux sociaux, les militants de l'OSDH de la ville de Rankous ont appelé les habitants à ne pas se rassembler par crainte d'une nouvelle attaque. Cette explosion survient quelques jours après un autre attentat à la voiture piégée, qui a fait sept morts et une quinzaine de blessés, le 24 septembre, dans un quartier du sud de Damas, Tadamoun. Selon l'OSDH, Tadamoun, comme Rankous, est une localité hostile au régime de Bachar el-Assad.

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