On savait l’opposition syrienne divisée mais, sur le terrain, treize groupes rebelles armés viennent de rompre avec la Coalition nationale syrienne (liée à l’Armé syrienne libre). Dans leur déclaration commune, ces groupes disent vouloir fonder une nouvelle alliance basée sur la charia, la loi coranique. Il s’agit de groupes qui totalisent plusieurs dizaines de milliers de combattants, selon les spécialistes. Certaines de ces factions se revendiquaient jusque-là de l’Armée syrienne libre (c’est le cas par exemple de la Brigade Al-Tawhid). D’autres, en revanche, sont répertoriés dans la mouvance al-Qaïda (comme le Front al-Nosra).
Selon l'un des responsables de l'ASL, cette rupture est un geste de « désespoir » de la part de combattants déçus par le manque de volonté de la communauté internationale pour faire tomber le régime de Bachar el-Assad. Une recomposition de la rébellion qui semble confirmer la radicalisation observée depuis plusieurs mois.
Appel au boycott
Simultanément, une centaine de commandants de l'Armée syrienne libre ont appelé à boycotter toute conférence internationale qui accueillerait l'Iran parmi ses participants. Pour ces officiers, il est inconcevable que le principal allié du régime de Damas se joigne à un effort de règlement de la crise. Pourtant ni l’Iran, ni les Etats-Unis, ni la France n’écartent aujourd’hui l’idée d’une conférence « Genève 2 » à laquelle participerait la République islamique.
Affaiblie et divisée, la Coalition nationale syrienne ne cache pas son amertume : c'est en spectatrice qu'elle a observé l'accord Etats-Unis-Russie écartant le scénario des frappes, initialement annoncées par les Occidentaux. Et sur le terrain, ces derniers refusent toujours de fournir des armes à l'Armée syrienne libre.