Cette annonce risque encore de compliquer les manœuvres de la communauté internationale pour tenter de trouver une issue au conflit en Syrie. Si l’appel au boycott d'une réunion en cas de présence de représentants iraniens a été divulgué, ce mercredi, ce n'est pas un hasard. Le président iranien Hassan Rohani, présent à New York depuis le début de la semaine à l'Assemblée générale de l'ONU, semble en effet vouloir faire un pas en direction de ses détracteurs.
Même si le chef d'Etat iranien a finalement annulé une rencontre bilatérale prévue avec son homologue américain Barack Obama, il a rencontré le président français. François Hollande a par ailleurs souhaité la « bienvenue » à l'Iran, si d’aventure une conférence sur la Syrie devait se tenir. Et ce rapprochement de la communauté internationale fait peur aux principaux commandants de l'Armée syrienne libre.
« Quiconque acceptera ou insistera pour la présence de l'Iran à une telle conférence sera considéré comme un ennemi du peuple syrien », a déclaré l'un des membres du conseil de commandement de l'ASL, présent ce mercredi à Paris. De quoi compliquer un peu plus les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à un conflit qui, pour l'instant, a coûté la vie à plus de 100 000 personnes.
Effritement de l'autorité de la Coalition nationale syrienne
Par ailleurs, les rebelles ont toujours du mal à reconnaître l'autorité de la Coalition nationale syrienne (CNS), soutenue par les Occidentaux et certains pays du Golfe, et seraient en train de prendre leurs distances avec cette instance. Dans une vidéo publiée sur des réseaux sociaux, le chef de la brigade al-Taouhid, qui fait partie de l'ASL, confirme que 13 organisations armées, dont trois qui appartenaient à l'ASL, refusent désormais de se soumettre à l'autorité de la Coalition.
Depuis le début de la rébellion en mars 2011, les divisions secouent régulièrement l'opposition syrienne. Jusqu’à présent, cela a toujours empêché la mise en place d'un front commun face au régime de Damas. Partagée entre d’un côté des factions islamistes, qui prônent l'instauration d'un régime fondé sur la charia, et de l’autre des factions plus modérées, comme la brigade al-Taouhid qui souhaitait jusqu'à présent une réorganisation laïque, la rébellion syrienne était sous la coupe de la CNS, une représentation politique des forces anti Bachar el-Assad, formée majoritairement par des exilés syriens.
C'est justement ce que reprochent ces 13 organisations, qui ont décidé de prendre leurs distances avec la Coalition. Dans un communiqué appelant à une réorganisation du pouvoir suivant la loi islamique, elles estiment ne pas se sentir représentées par ces groupes constitués à l'étranger. Le manque de transparence du financement de cette Coalition et son fonctionnement politique sont également critiqués.
Si cette défection se confirmait, ce qui semble être le cas, la situation deviendrait très problématique selon des experts. En effet, cela signifierait que les factions considérées jusqu'à présent comme modérées se seraient alignées sur des forces islamistes radicales. Ce qui serait en quelque sorte un pied de nez aux Occidentaux, qui soutiennent depuis toujours la Coalition nationale syrienne.