Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Kerdassa est pratiquement devenu aujourd'hui un quartier du Caire avec des immeubles parfois de dix étages, mais avec des rues extrêmement étroites. Le village était passé totalement sous contrôle des islamistes. Une autorité qui était en quelque sorte un défi au gouvernement intérimaire, qui a décidé de lancer l’assaut avant la rentrée scolaire qui a lieu samedi 21 septembre.
L’opération a d'emblée été assez violente, puisque la police a été accueillie par des tirs nourris d’armes automatiques. Il y a même eu des jets de grenades. En réponse, les blindés de la police et de l’armée ont riposté. Cette dernière est en charge de sécuriser les alentours de Kerdassa alors que la police a pour mission de quadriller le village, où elle intervient un peu plus d’un mois après l’attaque du poste de police au cours de laquelle 11 membres des forces de l’ordre avaient été tués.
Un général de la police tué
Pour l’instant selon le ministère de l’Intérieur, un général de la police a été tué dans les affrontements, et l'on compte une dizaine de blessés : un parmi les islamistes du village, et 9 policiers.
Il y a en outre 48 arrestations parmi lesquelles figurent trois participants à l'attaque du poste de police. Les forces de l'ordre quadrillent et fouillent systématique tout le village de Kerdassa pour trouver des dirigeants islamistes dont notamment les dirigeants de la Jamaa Islamiyah de la famille el-Zomor, mais aussi des Frères musulmans également recherchés.
■ ANALYSE : Robert Solé sur RFI : «En Egypte, la situation a tendance à se normaliser»
Pour le journaliste et écrivain Robert Solé, l'attaque contre le village de Kerdassa illustre une volonté de reprise en main par les forces de l'ordre de quartiers sous contrôle islamiste, et le retour progressif à une plus grande sécurité en Egypte. Celle-ci s'accompagne en outre d'une timide mais réelle reprise économique.