Syrie: Ahmad Tomeh désigné Premier ministre par intérim par l'opposition

Ce samedi 14 septembre, à Istanbul, un dentiste de 48 ans a pris la tête du gouvernement intérimaire de l'opposition syrienne. Il a été élu par la coalition des forces de l’opposition par 75 voix contre 10 (12 bulletins blancs). Son nom : Ahmad Tomeh. Originaire de la grande ville de Deir ez-Zor, dans l’est du pays, le nouveau Premier ministre par intérim a promis de poursuivre la révolution, et de mettre en place une «justice de transition» respectant les droits de l'homme et l’égalité entre tous les citoyens.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Pour le nouveau Premier ministre intérimaire, choisi deux mois après la démission du malheureux Ghassan Hitto - qui n’a jamais pu former son équipe gouvernementale -, la tâche s’annonce compliquée.

En tout premier lieu, Ahmad Tomeh devra constituer son cabinet restreint, d’une douzaine de membres a priori. Jusqu'à présent, la principale composante de l’opposition syrienne n’a pas encore réussi à constituer le moindre gouvernement.

Ensuite, il lui faudra tenter de mettre fin à la sourde lutte d’influence entre l'Arabie saoudite et le Qatar, qui paralysent et décrédibilisent cette opposition à l’étranger.

Mais le plus grand défi sera sans doute de faire exister enfin, un tant soit peu, la Coalition et ses fragiles institutions. Et ce au pire moment : quand les Etats-Unis et la Russie viennent quasiment de s’entendre sur le sort de Bachar el-Assad pour les neuf mois à venir en lui permettant d’échapper à toute intervention militaire.

Ni les rebelles, ni les représentants pourtant légitimes de l’opposition, n'ont été consultés. Mais dans une brève adresse aux délégués de la Coalition qui venaient de l’élire, Ahmad Tomeh s’est abstenu de commenter l’accord sur les armes chimiques du régime baasiste, scellé à Genève entre MM. Kerry et Lavrov. Une preuve, s’il en était besoin, de son grand embarras sur la question. Un signe, aussi, de son impuissance et de son isolement.

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