Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Le rapport sera «accablant». Ban Ki-moon assure que les conclusions des inspecteurs de retour de Syrie ne laissent aucun doute sur la réalité de l’attaque chimique du 21 août. Ce rapport sera rendu public lundi 16 septembre. Ban Ki-moon n’accuse personne. Il ne dit pas que le régime syrien est responsable de l’attaque, mais il ajoute que Bachar el-Assad a commis de « nombreux crimes contre l’humanité » et que les dirigeants syriens devront en répondre lorsque la guerre sera terminée : «Cette horrible attaque aux armes chimiques a causé la mort de plus de 1400 personnes. 5000 autres sont toujours hospitalisés après avoir été exposés aux agents chimiques. Notre équipe d’inspecteurs présentera bientôt son rapport. Ce rapport sera accablant. Ce sera un rapport accablant qui prouvera l’utilisation d’armes chimiques en Syrie… même si pour l’instant je ne peux pas le confirmer publiquement puisque je ne l’ai pas encore eu entre les mains. Le président syrien a commis de nombreux crimes contre l’humanité. Et je suis persuadé que les responsables vont rendre des comptes quand tout cela sera fini. Pour le moment nous devons faire en sorte que les combats cessent pour laisser place au dialogue».
Les responsables de l'attaque faciles à trouver
Même si ce rapport de l’ONU ne dit pas qui est responsable de cette attaque chimique, les diplomates jugent qu’il sera facile de trouver la réponse dans la composition du gaz, le type de roquettes ou de missiles utilisés ou leur trajectoire, et que ces éléments pointeront vers la culpabilité du régime syrien.
Ce rapport de l’ONU aura la crédibilité d’une enquête indépendante. La France et les Etats-Unis l’utiliseront sans doute pour tenter d’imposer un processus d’inspection sévère des stocks d’armes chimiques syriens. Les négociations continuent à New York sur la mise en place de ce mécanisme une fois qu’un accord aura été trouvé entre Washington et Moscou.
L'attaque chimique détectée par la France dès le 21 août. En parallèle en France, on a appris que l'attaque chimique du 21 août dans la banlieue de Damas avait été détectée le jour même par la Direction du renseignement militaire (DRM). C'est ce qu'a déclaré vendredi, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, alors qu'il rendait visite aux spécialistes de la DRM à Creil, près de Paris. L'un des centres nerveux du renseignement français.