Washington et Moscou donnent une semaine à la Syrie pour présenter « une liste complète » de ses armes chimiques. Celle-ci doit inclure « les noms, les types et les quantités, les lieux et la forme de stockage, de production, de recherche et de développement » de l’arsenal chimique.
L’étape de son démantèlement s’annonce plus compliquée et plus longue. L’accord stipule que « le contrôle le plus effectif » de ces armes signifierait leur enlèvement et leur destruction hors de Syrie, tout en ajoutant « quand cela est faisable » et « si cela est faisable », car le territoire syrien est en état de guerre.
Or, si cela n’est pas possible, il faudra les détruire sur place, ce qui risquerait de poser de nombreux problèmes.
En tout état de cause, les inspections initiales et la destruction des équipements de production et de remplissage devraient être terminées relativement vite, à savoir en novembre.
Quant à l’élimination complète de tout le matériel et de l'équipement d’armes chimiques, les Syriens ont jusqu’à la fin du premier semestre 2014 pour y parvenir. Un délai jugé peu réaliste par des spécialistes des armes chimiques, comme Olivier Lepick [voir ci-dessus].
En outre, le processus de démantèlement sera fixé dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU mentionnant le chapitre VII de la Charte qui ouvre la voie à de
possibles sanctions, y compris au recours à la force en cas de manquement du régime syrien à ses engagements. Mais ce point restait toutefois encore entouré d'ambiguïtés samedi dans l'accord conclu entre Américains et Russes.
Barack Obama a salué ce samedi l'accord conclu à Genève, mais a déclaré que les Etats-Unis restaient prêts à agir en cas d'échec de la diplomatie. Le Pentagone a annoncé pour sa part que le dispositif militaire mis en place par l'armée américaine près de la Syrie restait inchangé.
Dans un communiqué, le président américain ajoute que Washington va continuer de travailler avec la Russie, la Grande-Bretagne, la France et les Nations unies pour s'assurer que le gouvernement syrien remplira ses engagements. « Même si nous avons accompli des progrès importants, il nous reste bien plus de travail à faire », a insisté Barack Obama, dont l'approche du dossier syrien a été vertement critiquée aux
Etats-Unis.
Après avoir mis les forces américaines sur le pied de guerre à la suite de l'attaque chimique du 21 août près de Damas, le président démocrate a ensuite, et à la surprise générale, demandé au Congrès d'autoriser le déclenchement de frappes militaires contre le régime de Bachar el-Assad.
La proposition russe de mise sous contrôle international et de destruction de l'arsenal chimique syrien, finalisée samedi à Genève par John Kerry et Sergueï Lavrov, a conduit Obama à demander au Congrès de ne plus voter afin de laisser une chance à la diplomatie.