Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
La première phase de ce plan consiste en l'adhésion de la Syrie à la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Cette Convention a quatre objectifs principaux : la destruction de tous les arsenaux chimiques, la surveillance de l'industrie chimique pour empêcher la création d'armes, l'aide aux nations contre les menaces chimiques, et une coopération internationale pour une mise en place efficace.
La Syrie devra ensuite révéler la localisation de son arsenal et le lieu de leur fabrication. Damas, pressée par Moscou, a déjà fait savoir qu'elle acceptait de déclarer où se trouvent les armes chimiques.
La troisième étape consiste à autoriser les inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, à entrer en Syrie pour examiner les stocks et les lieux de fabrication.
Enfin la dernière étape consistera à définir la manière dont il faudra détruire ces armes, sous supervision internationale.
Il faudra également voir qui va procéder à la destruction des armées, et quel mécanisme de contrôle sera mis en place pour que Damas renonce effectivement à son arsenal chimique
Voilà pour les grandes lignes car la guerre en cours complique la mise en oeuvre du plan.
La mise en garde de Vladimir Poutine dans le New York Times
Dans cette tribune, le président russe accuse tout d'abord les rebelles syriens et non l'armée, d'avoir perpétré l'attaque du 21 août près de Damas pour provoquer une intervention des Etats-Unis. C'est la première fois qu'il est aussi affirmatif.
Ensuite, il dessine un scénario catastrophe en cas de frappe américaine. Un recours à la force en dehors du cadre onusien serait «inacceptable » et constituerait « un acte d'agression ». Cela déclencherait une nouvelle vague de terrorisme et remettrait en cause les efforts multilatéraux pour résoudre le problème nucléaire iranien, et le conflit israélo-palestinien. Deux dossiers sur lesquels Moscou n'est jusqu'alors pas en opposition frontale avec Washington.
Le président russe craint également «une déstabilisation supplémentaire du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord». Enfin cela mettrait à bas tout le système onusien, ce à quoi le Kremlin s'oppose formellement. Vladimir Poutine conclut toutefois sa tribune par une expression conciliante à l'égard du président Obama, en affirmant « sa confiance grandissante à son égard ».
L'Armée syrienne libre, divisée
Ce jeudi matin l’un des chefs de l'Armée syrienne libre, le général Salim Idriss a rejeté l'initiative russe prévoyant de placer les armes chimiques sous contrôle international. Il la juge insuffisante. Sur le terrain, cette information indigne les autres chefs militaires rebelles. Pour eux, le démantèlement de l’arsenal chimique syrien doit intervenir le plus rapidement possible. Contacté dans un lieu tenu secret, au nord de la Syrie, le général Riad al-Asaad, chef de l’armée libre se dit outré des déclarations de Salim Idriss. Pour lui l’initiative russe est une occasion inespérée et est validée par les forces rebelles.