Armes chimiques en Syrie: discorde dans le concert international

Le Conseil de sécurité des Nations Unies devait se réunir en urgence à la demande de la Russie, ce mardi 10 septembre, à 20 h 00 TU, pour parler de la Syrie. Réunion finalement annulée. La Russie a retiré sa demande. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni devaient présenter une résolution pour contraindre Bachar el-Assad à placer son arsenal chimique sous contrôle international. Une résolution rejetée par Moscou, qui la juge « inacceptable ». François Hollande a décidé de convoquer mercredi matin, à Paris, un Conseil restreint de défense.

La réunion du Conseil de sécurité devait se tenir à huis clos ce mardi après-midi, à partir de 16H00 (20H00 TU). Le Premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé que la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis ont l'intention de présenter une résolution sur la Syrie après la proposition russe sur l'arsenal chimique syrien. David Cameron a insisté sur la nécessité que le texte contienne « un calendrier » du démantèlement des armes chimiques en Syrie.

La France avait commencé, mardi matin, à consulter de manière informelle ses 14 partenaires du Conseil de sécurité. Les premières discussions avaient eu lieu entre diplomates français, américains et britanniques, membres permanents du Conseil, de même que le Russie et la Chine.

Selon Laurent Fabius, le projet de résolution vise à mettre l'arsenal chimique syrien « sous contrôle international » afin de le démanteler. Il se place « sous chapitre 7 » de la Charte de l'ONU, c'est-à-dire qu'il autorise en dernier recours l'usage de la force pour contraindre Damas à respecter les obligations mentionnées dans le texte.

La proposition française « inacceptable » pour Moscou

Moscou juge « inacceptable » le texte français, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue français Laurent Fabius, ce mardi. Moscou conteste en particulier un passage du texte qui rend le gouvernement syrien responsable de l'attaque chimique du mercredi 21 août près de Damas.

La Russie a provoqué un coup de théâtre, lundi, en annonçant avoir proposé à ses alliés syriens de placer leur stock d'armes chimiques sous contrôle international et de le détruire, une proposition acceptée ce mardi par Damas. « Nous sommes prêts à annoncer où se trouvent les armes chimiques, cesser la production d'armes chimiques et montrer ces installations aux représentants de la Russie, d'autres pays et de l'ONU », a assuré le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, dans une déclaration transmise à l'agence russe Interfax. « Notre attachement à l'initiative russe a pour objectif de cesser de posséder toutes les armes chimiques. »

Toutes les options restent ouvertes

Le président russe, Vladimir Poutine, a pour sa part estimé que les Etats-Unis devaient renoncer à un recours à la force en Syrie, pour rendre efficace l'initiative russe. Ce n'est pas le cas pour l'instant, Washington et Paris préviennent que toutes les options sont toujours sur la table. Les présidents français et américain, lors d'un entretien téléphonique ce mardi après-midi, ont souligné la nécessité de « maintenir ouvertes toutes les options » pour neutraliser l'armement chimique du régime syrien, et « assurer sa destruction effective et totale » tout en rappelant « leur préférence pour une solution diplomatique ».

Les six monarchies pétrolières du Golfe ont estimé, quant à elles, que la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international « n'arrêtera pas l'effusion du sang » des Syriens, au terme d’une réunion de leurs chefs de la diplomatie, à Jeddah, en Arabie Saoudite.

(Avec AFP)
 

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