Irak: l'ONU demande une enquête «impartiale» sur la tuerie d'Achraf

En Irak, la polémique enfle autour de la tuerie survenue dimanche 1er septembre dans le camp d'Achraf, au nord-est de Bagdad. Des experts de l'ONU étaient toujours sur place ce mardi et confirment avoir découvert 52 cadavres sur place, criblés de balles et les mains attachées dans le dos. Ils ont demandé aux autorités de Bagdad de mener une enquête « impartiale » et « sans délai » concernant cette tuerie. Pour le moment il est difficile de savoir qui en en est à l'origine, mais les Moujahidines du peuple, les dissidents iraniens réfugiés dans ce camp pointent du doigt le régime irakien.

Selon les Moudjahidines du peuple, une soixantaine d'agents des services de sécurité irakiens sont entrés dans le camp pour assassiner les réfugiés à bout portant. Ils auraient ensuite fait exploser des véhicules et des logements.

« L'équipe de médecins qui était aux urgences pour sauver les blessés, et les patients qui attendaient d'être soignés, ont tous été tués sur les lits de l'hopital, témoigne Javad médecin dans le camp d'Achraf, qui dit avoir assisté à ce qu'il considère comme un massacre. Il y avait 100 personnes dans le camp. 52 ont été tuées par les militaires irakiens. Sept ont été prises en otage et emmenées dans un lieu inconnu. Et les gens sur place ont très peur qu'ils ne reviennent pour tuer le reste des habitants.»

Exilés chiites iraniens

De leur côté les autorités irakiennes accusent les Moudjahidines du peuple d'avoir attaqué les militaires qui protégeaient le camp, tuant trois de leurs soldats. Les forces de sécurité auraient ensuite ouvert le feu pour se défendre.

« J'appelle le gouvernement irakien à s'assurer qu'une enquête de fond, impartiale et transparente soit menée sans délai sur ce crime atroce et que ses résultats soient rendus publics », a déclaré dans un communiqué Gyorgy Busztin, le représentant spécial de la mission de l'ONU en Irak, qui a envoyé des experts sur place.

Les Moudjahidines du peuple sont des exilés chiites iraniens, dont le nombre est évalué à plus de 3000 en Irak, où ils sont toujours considérés comme illégaux depuis la chute de Saddam Hussein. Ils sont régulièrement la cible d'attaque.

Cette année dix d'entre eux ont été tués par une roquette dans le camp le plus important à Bagdad. Il y a deux ans, 36 avaient également péri dans des affrontements avec les forces de sécurité irakiennes.

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