Selon les Moudjahidines du peuple, une soixantaine d'agents des services de sécurité irakiens sont entrés dans le camp pour assassiner les réfugiés à bout portant. Ils auraient ensuite fait exploser des véhicules et des logements.
« L'équipe de médecins qui était aux urgences pour sauver les blessés, et les patients qui attendaient d'être soignés, ont tous été tués sur les lits de l'hopital, témoigne Javad médecin dans le camp d'Achraf, qui dit avoir assisté à ce qu'il considère comme un massacre. Il y avait 100 personnes dans le camp. 52 ont été tuées par les militaires irakiens. Sept ont été prises en otage et emmenées dans un lieu inconnu. Et les gens sur place ont très peur qu'ils ne reviennent pour tuer le reste des habitants.»
Exilés chiites iraniens
De leur côté les autorités irakiennes accusent les Moudjahidines du peuple d'avoir attaqué les militaires qui protégeaient le camp, tuant trois de leurs soldats. Les forces de sécurité auraient ensuite ouvert le feu pour se défendre.
« J'appelle le gouvernement irakien à s'assurer qu'une enquête de fond, impartiale et transparente soit menée sans délai sur ce crime atroce et que ses résultats soient rendus publics », a déclaré dans un communiqué Gyorgy Busztin, le représentant spécial de la mission de l'ONU en Irak, qui a envoyé des experts sur place.
Les Moudjahidines du peuple sont des exilés chiites iraniens, dont le nombre est évalué à plus de 3000 en Irak, où ils sont toujours considérés comme illégaux depuis la chute de Saddam Hussein. Ils sont régulièrement la cible d'attaque.
Cette année dix d'entre eux ont été tués par une roquette dans le camp le plus important à Bagdad. Il y a deux ans, 36 avaient également péri dans des affrontements avec les forces de sécurité irakiennes.