Les preuves de la France sur l'«usage massif» d'armes chimiques par Bachar el-Assad

« Le régime syrien a lancé une attaque sur certains quartiers de la banlieue de Damas (…) associant moyens conventionnels et usage massif d’agents chimiques », peut-on lire dans la note des services de renseignements français, rendue publique ce lundi 2 septembre. Une note qui s’appuie sur un argumentaire en cinq points pour légitimer la volonté du gouvernement français d’intervenir militairement en Syrie. Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre français, a confirmé ce lundi que le débat à l'Assemblée nationale se fera « sans vote ».

Pour le gouvernement français, l'attaque du 21 août a bien été perpétrée par le régime syrien. Pour étayer ses affirmations, les services de renseignements français ont publié une note de synthèse, ce lundi 2 septembre.

Pas de vote au parlement, « en toute hypothèse »

Une publication qui est intervenue alors que se terminait une réunion à l'Hôtel Matignon entre le Premier ministre français, Jean-Marc-Ayrault, et les représentants des groupes parlementaires. « La France est déterminée à sanctionner l'usage d'armes chimiques par le régime de Bachar al Assad » par « une action ferme et proportionnée » a déclaré le chef du gouvernement français à l'issue de cette réunion. Il a également confirmé que « mercredi, il y aura un débat (à l'Assemblée nationale, ndlr) sans vote car en toute hypothèse la décision ultime ne pourra être prise par le président de la République ».

L'intervention de Jean-Marc Ayrault a été brève, solennelle. Elle était destinée à rassurer, notamment sur la volonté de la France de ne se pas se lancer dans une aventure militaire sans le soutien d'une coalition internationale. Une condition indispensable, selon les représentants de l'opposition présents à Matignon qui sont encore sceptiques sur les preuves avancées par Jean-Marc Ayrault comme irréfutables.

Le gouvernement français s'appuie sur cinq éléments, recueillis par les services de renseignements français, la DGSE, le service d’espionnage, et la DRM, la Direction du renseignement militaire et détaillés dans la note publiée ce lundi 2 septembre.

Une attaque coordonnée

Tout d'abord la zone de l'attaque chimique correspond bien à la ligne de démarcation entre les positions des rebelles et les positions pro-Assad. Ce sont les images des satellites-espions français qui viennent le confirmer.

Ensuite, les armes utilisées étaient bien des roquettes de fabrication industrielle, et non des fusées artisanales bricolées par les rebelles. Et surtout, toujours d’après cette note, on a assisté le 21 août à une attaque coordonnée de la part d’une armée étatique de l’armée du régime de Damas.

Tentative d'effacer les preuves

Et comme le soulignait déjà le rapport américain sur la question, les services de renseignement français ont la certitude que les autorités syriennes ont ensuite cherché à effacer les traces notamment en bombardant la zone où avaient été utilisées les armes chimiques.

La note de synthèse évoque, enfin, le caractère massif de l'attaque du 21 août contrairement aux autres attaques que l’on pourrait qualifier de ponctuelles imputées précédemment aux forces pro-Assad et assure avoir identifié au moins 281 morts, là où les Etats Unis évoquaient 1 500 morts. Il faudra voir ce qui peut expliquer cette différence dans l’analyse entre ce qui a été fait à Washington et ce qui a été fait à Paris.

Dans la soirée, le ministère français de la Défense a également mis en ligne, sur son site, une série de films vidéos amateurs, « analysés par les services du ministère de la Défense » et qui « attestent l'utilisation d'armes chimiques sur la population civile ». Les vidéos sont consultables en suivant ce lien.

 

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