Avec nos envoyés spéciaux à Tripoli, Daniel Vallot et Richard Riffoneau
Aux abords la mosquée Al Salam, le sol est encore jonché de débris de verre et de béton. Selon les services de sécurité libanais, la voiture piégée garée devant contenait plus de 100 kilos d’explosifs. Ce jour-là, Mohammed Al Madjid, un vendeur ambulant, se trouvait à proximité de la mosquée.
« Au moment de l’explosion, j’ai cru que c’était une bouteille de gaz. Mais j’ai regardé autour et j’ai vu que tout était en train de brûler. C’était vraiment horrible. J’ai vu une personne qui était à genoux et qui était en train de brûler vif. Pour moi, c’est la Syrie qui est responsable. Oui, c’est la Syrie qui a fait ça », raconte-t-il.
Un « message » du régime syrien
A Tripoli, personne ne doute de l’implication de la Syrie dans l'attentat. Cheikh Khodor Leila, est l’un des responsables de la mosquée Al Salam. D’après lui, le régime de Damas a voulu punir les sunnites libanais qui soutiennent la rébellion. « Depuis le début de la guerre, nous nous sommes mis du côté du peuple syrien, en l’aidant et en priant pour lui », explique-t-il. « Alors, le régime syrien nous a envoyé ce message. Et ce message, c’était pour nous dire qu’il ne fallait pas s’opposer à lui. »
Depuis le 23 août, des mesures de sécurité drastiques ont été adoptées à Tripoli et les habitants évitent de rester trop longtemps dans les lieux publics. Ils sont convaincus, malgré ces précautions, que de nouveaux attentats frapperont bientôt la ville, sur ordre de Damas.