Syrie: «l'action limitée» des Etats-Unis contre le régime de Bachar el-Assad prend forme

Les experts de l'ONU chargés d'enquêter sur l'usage des armes chimiques en Syrie lors de l'attaque du 21 août à Damas qui a fait près de 1 429 morts sont partis de l'aéroport de Beyrouth ce samedi 31 août au matin. Du côté américain le secrétaire d'Etat John Kerry a confirmé dans une conférence de presse tenue hier, qu'à la suite de la publication d'un rapport des renseignements américains, Washington aurait « la forte certitude » que le régime syrien est responsable des attaques. En Syrie, le régime se prépare déjà à une éventuelle intervention étrangère mais Bachar el-Assad a annoncé qu'il refuserait tout « rapport partiel des experts de l'ONU ». Un rapport qui semble n'avoir désormais plus de poids dans la décision d'une intervention.

L'analyse des échantillons va prendre plusieurs semaines mais les experts de l'ONU doivent pourtant rapidement faire part de leurs observations. L'équipe est arrivé le 18 août à Damas, elle a concentré ses travaux sur le site de l'attaque meurtrière du 21 août.

Les experts ont effectué des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux sur des victimes. Alors, est-ce que cette enquête sera déterminante pour une intervention occidentale ? Comme l'a dit le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le rapport de l'ONU dira seulement si des armes chimiques ont été utilisées, mais il ne dira pas qui les a utilisées.

« Multiples sources »

Les jeux semblent donc pourtant déjà faits. Les Etats-Unis ont même admis qu'ils attendaient peu de chose des résultats de l'enquête. Les services de renseignement américains ont en effet déjà remis un rapport dénonçant l'usage de gaz chimiques par le régime syrien. Celui-ci cite de « multiples sources » qui confirmeraient que l'attaque aux roquettes du 21 août proviendrait bien des sites du gouvernement.

La thèse d'une responsabilité des rebelles serait donc évacuée. Les Etats-Unis ont d'ailleurs renforcé leurs capacités près des côtes syriennes ces derniers jours. Même s'il a dit n'avoir pas encore pris de « décision finale », Barack Obama a évoqué une « action limitée » contre le régime Assad. Le régime syrien a, quant à lui, dénoncé « des mensonges et des fabrications », mais se prépare à une attaque éventuelle.


En Israël: la grande sérénité des militaires

Pas de raison de changer la routine quotidienne, proclament les responsables israéliens. Aujourd’hui samedi, les centres de distributions de masques à gaz sont fermés mais tout au long de la semaine, cela a été la ruée vers les kits de protection contre les armes non conventionnelles : 40% de la population en Israël n’est pas équipée.

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul

Les militaires israéliens eux affichent une grande sérénité. Ils estiment toujours très faibles les risques de débordement du conflit. Quoi qu’il en soit, hier une batterie de missiles anti missiles du système Dôme de fer a été déployée dans la région de Tel Aviv. Plusieurs batteries d’interception ont été également positionnées dans le nord du pays. Et dans le même temps, un millier de réservistes affectés à la défense anti-missile, à la protection civile et au renseignement militaire ont été mobilisés.

A l’heure actuelle donc, c’est l’attente. Selon des sondages publiés vendredi, 67% des Israéliens disent s’attendre à ce que leur pays soit entraîné dans la guerre en cas de frappes américaines, 77% s’opposent à une intervention israélienne dans ce conflit.

Partager :