Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
S'il n'y a pas pour l'instant d'élévation significative du flux des réfugiés à la frontière, l'augmentation du nombre des réfugiés apparemment brûlés par des bombes au phosphore et au napalm en revanche inquiète les responsables turcs qui ont renforcé la présence de personnel soignant spécialisé et de moyens de traitement de ces affections.
Selon les forces d'opposition, de tels engins auraient été utilisés ces jours derniers dans des zones rurales de la province d'Alep, plaçant les autorités sanitaires en état d'alerte. Tout le long de la longue frontière syrienne, les militaires turcs ont également renforcé leur présence, déployant de manière très visible tout un arsenal de canons et de missiles sol/sol ostensiblement tournés vers le territoire syrien. Un dispositif qui se rajoute aux quatre systèmes de missiles antiaériens Patriot installés l'an dernier, et opérés par du personnel allemand et hollandais sous contrôle de l'Otan.
Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a d'ailleurs opportunément rappelé mercredi que les forces armées étaient, depuis la destruction d'un avion de reconnaissance il y a un an, en état d'alerte maximum, et que leur droit de riposte immédiate avait déjà été sollicité à plusieurs reprises contre des positions d'artillerie syrienne un peu trop agressives.
Pour Ankara, qui a annoncé son ralliement à une éventuelle intervention militaire contre la Syrie, il était nécessaire de renforcer encore ses capacités de défense, au cas où...