Syrie: John Kerry fait monter d'un cran la pression

Le secrétaire d'Etat John Kerry a assuré hier, lundi 26 août, que des armes chimiques avaient bien été utilisées en Syrie la semaine dernière, dans la banlieue de Damas, jugeant qu'il s'agissait d'une «indécence morale» pour laquelle les responsables, qu'il n'a pas désignés directement, devaient répondre de leurs actes. M. Kerry a aussi accusé le régime syrien d'avoir offert aux enquêteurs de l'ONU en Syrie un accès «trop tardif pour être crédible» à la zone concernée par l'attaque du 21 août.

Les propos du secrétaire d'Etat américain tranchent par leur virulence, et accentuent la pression déjà perceptible aujourd'hui. Jusqu'à présent, le président Barack Obama et avec lui l'administration d'Etat américaine s'étaient montrés plus mesurés. Cette fois, John Kerry a été beaucoup plus clair : « Le massacre sans distinction de civils, la tuerie de femmes et d’enfants et de passants innocents, par des armes chimiques est obscène, a-t-il déclaré. C’est totalement inacceptable et en dépit des excuses et des equivoques que certains ont fabriquées, c’est indéniable ».

Seul Assad a la capacité de disperser des armes chimiques

Ces propos, a assuré John Kerry, traduisent la pensée du président Obama, qui est indigné qu'on puisse avoir recours aux armes les plus atroces contre les populations les plus vulnérables.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a fait écho aux propos du secretaire d’Etat. Même si les deux reconnaissent qu’un petit doute existe encore sur qui a utilisé les gaz, le gouvernement syrien ou les rebelles, Jay Carney souligne que « seul Assad a le contrôle des stocks d’armes chimiques, et la capacité de les disperser », laissant clairement entendre que ce sont les autorités de Damas qui portent la responsabilité de l'attaque du 21 août, et qu'elles devront rendre des comptes.

Démenti d'une action militaire conjointe «dans les prochains jours»

Le secrétaire d'Etat américain n'a évoqué aucun projet concret de frappe contre le régime syrien, et, par ailleurs, la Maison Blanche a démenti les informations du quotidien britannique Telegraph concernant une action militaire commune de Washington et Londres, prévues « dans les prochains jours ». Le président Obama n'a pas encore pris de décision sur la façon de répondre à l'emploi d'armes chimiques, a fait savoir la Maison Blanche.

Il n'en reste pas moins que la double déclaration de la Maison Blanche et du département d’Etat est interprétée comme une sorte de prologue à une intervention militaire des Etats-Unis qui pourrait se produire dès que Barack Obama aura obtenu le concours de ses alliés occidentaux et arabes avec qui il s’est entretenu au cours de ces derniers jours.

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