Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Ce coup de fil entre Serguei Lavrov et John Kerry s’est déroulé à l’initiative de la Maison Blanche, selon le ministère russe des Affaires étrangères. Washington n’a pas fait de commentaire, Moscou a en revanche publié un communiqué pour faire part de la teneur des échanges et préciser que les deux chancelleries avaient exprimé un « intérêt commun » pour une « enquête objective » de l'ONU.
La Russie estime avoir fait sa part du travail en appelant le gouvernement syrien à coopérer avec les experts de l’ONU. Selon elle, la balle est désormais dans le camp de l’opposition, qui doit « assurer un accès sécurisé à la mission sur les lieux de l'incident », qui s'est produit mercredi, dans une zone contrôlée par les rebelles.
« Roquette artisanale »
Dès mercredi, quelques heures après l'attaque, Moscou avait déclaré que les soupçons d'utilisation par les autorités syriennes d'armes chimiques étaient une « provocation planifiée à l'avance ». Les autorités russes estiment que le régime de leur allié Bachar el-Assad n'avait aucun intérêt à lancer une telle attaque sachant que les experts des Nations unies se trouvaient déjà sur place.
Selon les informations communiquées hier par le porte-parole de la diplomatie russe, des civils ont été tués par une « roquette artisanale chargée d'un agent chimique non identifié », analogue à celle qui avait été lancée le 19 mars à Khan al Assal, près d’Alep. La Russie avait affirmé détenir les preuves de l'implication de rebelles dans cette attaque, ce que les experts de l'ONU pourront peut-être confirmer ou infirmer. Leur mandat prévoit, en tout cas, de mener une enquête sur ce site.