Pour l’instant il n'est pas possible pour les inspecteurs de l’ONU de se rendre sur zone. Et si un jour ils vont sur place, ils doivent se borner à dire s'il y a eu usage d’agents chimiques ou non. Ils ne doivent pas se pencher sur qui a lancé l’attaque.
Depuis mercredi, la communauté internationale n’a qu’un mot à la bouche : les inspecteurs doivent être autorisés à visiter les lieux des attaques. Même la Russie, alliée de Bachar el-Assad, le demande.
L’administration Obama indiquait en fin d’après-midi mercredi, ne pas disposer pour l’instant de preuves qu’il s’agissait bien d’une attaque au neurotoxique. Sans doute une réponse aux nombreuses critiques qu’elle subit.
Washington, en effet, ne mentionne plus la fameuse « ligne rouge » que serait l’utilisation d'armes chimiques. Le sénateur républicain John McCain a fait le tour des médias américains pour dénoncer la passivité du président Obama : « Au lieu de la ligne rouge, Washington donne un feu vert à Bachar el-Assad pour continuer à utiliser des armes chimiques. »
La France plaide pour une « réaction de force »
Laurent Fabius le ministre français des Affaires étrangères a dit, lui, souhaiter une « réaction de force », mais il a de suite exclu l'envoi de troupes au sol.
« Si cela a eu lieu, comme c’est probable, c’est fait au moment où précisément les inspecteurs de l’ONU sont là, ça voudrait dire que Bachard el-Assad et ceux qui l’inspirent - l’Iran tient largement les ficelles dans cette affaire, malheureusement– ça veut dire que ces gens-là considéraient qu’ils ont une impunité absolue. Et cela, la communauté internationale ne peut pas l’accepter. Si c’est avéré, la position de la France est qu’il faut qu’il y ait une réaction. Et qu’est-ce que ça veut dire une réaction ? Non pas d’envoyer des militaires, mais une réaction qui peut prendre une forme, je ne veux pas être plus précis, de force ».
Le docteur Oubaida al-Moufti est un médecin franco-syrien. Il est en contact permanent avec ses confrères en Syrie. Pour lui l'attaque au gaz chimique à Damas ne fait aucun doute. Les symptômes des patients sont bien ceux d'une attaque neurotoxique.