Toute perspective d'une transition démocratique pacifique est-elle enterrée ? Avec l'intervention sanglante de mercredi, et l'état d'urgence décrété par le gouvernement, il semble difficile de croire que les Frères musulmans voudront s'asseoir à nouveau avec les autorités pour négocier.
Les faits sur le terrain montrent que l'on se dirige plutôt vers une confrontation longue entre les pro-Morsi et les forces de l'ordre. Chez l'armée, la ligne dure s'est imposée. Et les Frères semblent installés dans la posture historique de victimes.
Alors que la communauté internationale craint la guerre civile, un des acteurs de la solution négociée, Mohamed el-Baradei a démissionné de son poste de vice-président. C'est lui qui facilitait les rencontres entre les médiateurs étrangers, notamment européens et les forces politiques égyptiennes.
Appel à la manifestation
La démission du prix Nobel de la paix a suscité les foudres de Tamarod, le mouvement anti-Morsi, qui lui reproche d'affaiblir les nouvelles autorités. Le mouvement qui ne cesse de se radicaliser a appelé à manifester ce vendredi et à constituer des comités populaires pour défendre le pays contre l'action des Frères, assimilés à des terroristes.
Quant au mouvement de la troisième voie, qui ne se prononce ni pour l'armée, ni pour les Frères, il semble s'être noyé dans une majorité silencieuse, qui en a assez de la confrontation ou a peur des représailles.