Avec notre envoyé spécial au Caire, Sami Boukhelifa
Ce jeudi soir au Caire, l'ambiance est au recueillement. Aucune manifestation n'a été prévue. Mais des obsèques ont eu lieu. Des cadavres sont encore entassés, notamment dans la mosquée al-Iman, dans le nord-est du Caire.
Dès qu'une dépouille est identifiée, une prière est célébrée et la famille peut récupérer le corps du défunt. Les Frères musulmans tentent de s'organiser, de faire au plus vite. Avec la chaleur, les corps commencent à atteindre un niveau de décomposition avancée. Des camions livrent en permanence de la glace pour faire face à cette situation.
Ce vendredi, après la prière, les Frères musulmans ont bien l'intention de repartir au front. La crainte d'un nouveau scénario dramatique est palpable. En enterrant leurs morts ce jeudi soir, les partisans du président déchu répétaient ce slogan : « Notre mobilisation était pacifique ». Il fallait comprendre : à partir de vendredi, elle ne le sera plus.
« Vendredi de la colère »
Dans un communiqué, les Frères musulmans annoncent leur volonté d'organiser un « vendredi de la colère » en réunissant des millions de partisans à l'issue de la grande prière hebdomadaire en milieu de journée. Le porte-parole de la confrérie, Gehad el-Haddad, a précisé sur son compte Twitter que les défilés partiront de toutes les mosquées du Caire et se dirigeront vers la place Ramses.
Œil pour œil, dent pour dent. Les Frères musulmans disent qu'ils ne s'arrêteront que lorsque le général al-Sissi, chef des armées, ne sera plus de ce monde. Pour eux, le ministre de la Défense est le principal responsable des tueries de mercredi.