Les voitures piégées ont explosé dans huit quartiers différents de la capitale irakienne, Bagdad. Ces attentats, visiblement coordonnés, visaient notamment des cafés, des marchés et un parc public, très fréquentés ce week-end, alors que la population fête la fin du ramadan.
Mais les attaques n'ont pas seulement touché Bagdad. A 300 kilomètres au sud, dans la ville de Nassiriya, les explosions de deux voitures piégées ont fait au moins quatre morts ; dans la ville sainte chiite de Kerbala, cinq personnes ont été tuées dans les mêmes circonstances.
Paralysie politique
Si le mois sacré du ramadan voit souvent une augmentation des attentats, il était particulièrement sanglant cette année.
Selon les Nations unies, 800 personnes ont été tuées en Irak dans des attentats, 1 000 durant tout le mois de juillet 2013.
Ce regain de violence s'explique par la paralysie politique ainsi que par des tensions grandissantes entre la majorité chiite et les sunnites, qui tenaient le haut du pavé sous le régime de Saddam Hussein. Ces conflits dégénèrent désormais en « guerre ouverte », avait estimé il y a quelques jours le ministère irakien de l'Intérieur.
Pierre-Jean Luizard, directeur de recherche au « groupe société, religion, laïcité », au CNRS, à Paris, critique le manque de réaction de la communauté internationale :
« On assiste aujourd’hui au retour des années de plomb, comme on les appelle entre 2005 et 2008, en Irak, avec des centaines de morts, et on doit dire que cette hécatombe irakienne est loin de susciter l’émoi à l’échelle internationale qu’une telle situation mériterait […] et que la classe politique irakienne, n’est pas prête non plus à remettre en cause parce que chacun a un intérêt matériel particulier à voir le système se maintenir même au prix de centaines de morts. »
A lire également, l'entretien accordé à RFI par Antoine Basbous, politologue franco-libanais, qui analyse la responsabilité du gouvernement de Nouri al-Maliki dans le regain de violences.