Plus de la moitié des sièges perdus au Parlement pour la minorité chiite. Selon des résultats définitifs diffusés dans la nuit de samedi à dimanche par les autorités, les candidats de la minorité chiite n'ont obtenu que huit sièges sur 50. Lors des précédentes élections législatives, en décembre 2012, les chiites, qui représentent environ 30% de la population, avaient obtenu le nombre record de 17 sièges. Les libéraux, qui eux n'avaient aucun siège au précédent Parlement, en ont gagné au moins trois. Et les islamistes sunnites ont renforcé leur poids politique en passant de cinq à sept sièges.
Autre surprise de ces élections, le taux de participation. Selon le site du ministère de l'Information, la participation était en hausse pour ce scrutin, où 52,5% des électeurs se sont rendus aux urnes, contre 40% seulement en décembre - un record d'abstention. L’explication est multiple : la participation de tribus qui avaient boycotté les précédentes élections, et du parti l'Alliance démocratique nationale de tendance libérale. Mais aussi l’échec de l’opposition qui appelait au boycott pour protester contre un amendement de la loi électorale, de nature, selon eux, à donner à la famille régnante des al-Sabah la possibilité de manipuler le résultat de la consultation.
Peu de femmes et d’opposants parmi les 300 candidats
La loi électorale, confirmée en juin par la Cour constitutionnelle, limite en effet le choix de l'électeur à un seul candidat alors qu'il avait la possibilité auparavant d'en choisir quatre. « Nous sommes frustrés des dissolutions à répétition de l'Assemblée », a déclaré un électeur, Bassam Eid, à l'AFP. Les deux derniers Parlements ont été dissous par la Cour constitutionnelle alors que les précédents l'ont été par le chef de l'État.
Ce nouveau scrutin n'apporte pas vraiment de réel espoir de voir ce riche pays pétrolier du Golfe de connaître la stabilité politique. Peu d'opposants figuraient parmi les 300 candidats, la corruption a toujours droit de citer avec l’arrestation d'au moins quatre candidats et de dizaines de leurs aides pour tentative d'achat de voix. Et seulement huit femmes étaient présentes à cette élection, le nombre le plus réduit de candidates depuis que les Koweïtiennes ont obtenu le droit de vote et d'éligibilité en 2005.
Par ailleurs, en dépit du fait que le Koweït soit la seule monarchie arabe du Golfe, avec Bahreïn, à avoir un Parlement élu, tous les postes clés de l'exécutif restent tenus par des membres de la famille al-Sabah.
Avec AFP