Avec nos correspondants à Jérusalem, Michel Paul et Nicolas Falez
Dans un communiqué publié ce samedi 20 juillet dans la soirée, Benyamin Netanyahu proclame que la relance du processus de paix est un intérêt stratégique indispensable pour Israël. D'abord, pour « empêcher l’établissement d’un état bi-national ». Le Premier ministre israélien met en avant l’argument démographique souvent brandi par ses adversaires politiques, selon lequel seule la création d’un Etat palestinien permettra à Israël de conserver une majorité juive sur les territoires qu’il contrôle.
Classe politique en ébullition
Le Premier ministre affirme en outre que la relance des négociations doit empêcher l’avènement d’un « Etat-terroriste soutenu par l’Iran » aux frontières d'Israël. Selon lui, la résolution du conflit avec les Palestiniens est importante en raison des défis que l’Iran et la Syrie représentent pour l'Etat hébreu.
M. Netanyahu ne participera pas aux premières discussions annoncées par John Kerry vendredi 19 juillet. Ce sont les négociateurs israélien et palestinien, Tzipi Livni et Saëb Erakat, qui prendront place autour de la table à Washington, et non leurs dirigeants. Par ailleurs, on ne connait pas tous les détails sur l’accord pour la reprise des négociations. Mais on peut dire que la classe politique israélienne est en pleine ébullition.
« Du sang sur les mains »
Certes, le président Shimon Peres est derrière le Premier ministre. Il souligne qu’une nouvelle dynamique de paix est possible, et propose d’aller jusqu’au bout du processus. Mais M. Netanyahu doit désormais convaincre les faucons de sa majorité et de son propre parti de le suivre. Le mécontentement se fait surtout entendre au sein de l’aile droite de la coalition gouvernementale.
Danny Danon, le vice-ministre de la Défense, s’oppose à ce stade à toute libération de prisonniers palestiniens qui selon lui ont « du sang sur les mains ». Le parti Foyer juif propose de son côté de redoubler les mises en chantiers dans les colonies de peuplement. Mais à gauche, le Parti travailliste offre au Premier ministre un filet de sécurité en cas d’effritement de sa coalition.
Quid de l'opinion publique israélienne ? Est-elle favorable à la reprise des pourparlers ? Ci-dessous, un élément de réponse avec le témoignage du politologue Elie Karmon, chercheur à l'Institut de politique et de stratégie à Herzliya, au nord de Tel-Aviv.
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