« Nous sommes parvenus à un accord qui établit la base d'une reprise des négociations sur le statut final entre Palestiniens et Israéliens. » Une longue formule de John Kerry pour dire qu'Israéliens et Palestiniens acceptent de discuter de nouveau. Ils ne l'ont plus fait directement depuis septembre 2010.
Les efforts du chef de la diplomatie américaine ont donc fini par payer, après six voyages effectués dans la région depuis février dernier. Mais ce vendredi soir (19 juillet), de nombreuses interrogations demeurent. John Kerry dit vouloir garder secret les contours de cet accord, afin de donner une chance aux négociations.
Depuis des années, les discussions bloquent sur la question de la colonisation israélienne, dont les Palestiniens demandent en vain l'interruption. Tout comme ils demandent la reconnaissance du principe d'un futur Etat palestinien dans les frontières de 1967. Des conditions toujours rejetées par Israël.
Tzipi Livni, la ministre israélienne chargée de la reprise des pourparlers avec les Palestiniens, devrait être prochainement à Washington avec Saëb Erekat, le négociateur en chef palestinien.
Mais entre une reprise des discussions et la mise en place d'un accord de paix, il y a un long, très long chemin à parcourir. Pour commencer, la semaine prochaine, chacune des parties devra sans doute faire des gestes pour rétablir la confiance.
S’il se confirme dans les prochaines heures que le processus de paix reprend, le plus dur restera à faire : la paix elle-même. Pour sa part, le Hamas a rejeté ce vendredi soir la reprise des négociations
Un rejet catégorique de la part du Hamas
« Je pense que la majorité des Palestiniens rejettent le retour aux négociations, a affirmé Mahmoud Zahar, l’un des dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza. Cette perte de temps qui permet aux Israéliens de poursuivre la colonisation. Depuis plus de 20 ans, ce ne sont que des paroles. Finalement, nous ne sommes parvenus à rien, seulement à l'extension de la colonisation en Cisjordanie. On veut faire croire que quelque chose pourra arriver, que la volonté du peuple pourra être satisfaite. Mais l'expérience montre que cela est inutile, et nuisible aux Palestiniens et à l'intérêt national ».
« En 2006, a-t-il poursuivi, le Hamas, avec d'autres partis a gagné les élections législatives et Mahmoud Abbas est devenu minoritaire. Maintenant, lui et son équipe parlent au nom des Palestiniens alors qu'ils ne représentent pas l'ensemble de la population. Ils n'ont pas le droit de parler au nom des Palestiniens, surtout pas quand il s'agit de l'intérêt national, d'une terre du nom de Palestine, des lieux saints comme la mosquée Al-Aqsa et Jérusalem ».