Avec notre correspondante à Amman, Angélique Férat
L’aqueduc de Disi est un ouvrage stratégique pour la Jordanie. C’est ainsi que le ministre de l’Eau l’a qualifié. Le projet représente 330 kilomètres de conduits depuis le désert du Wadi Rum, au sud de la Jordanie, jusqu’à Amman, la capitale. C’est un milliard de dollars dépensés et pour les foyers jordaniens 100 millions de m3 d’eau insufflés dans le réseau chaque année.
Le pays consomme plus d’eau qu’il n’en a, aussi le déficit est-il chronique. Le nouvel aqueduc va donc globalement améliorer la situation puisqu’on ne pompera plus d’eau au Nord et à l’Est pour alimenter Amman. « Au lieu de recevoir de l’eau un jour par semaine, voire un jour toutes les deux semaines, les Jordaniens d’Amman et de ses alentours vont pouvoir recevoir de l’eau deux à trois jours par semaine », détaille Hazem Nasser, le ministre jordanien de l’Eau.
Hausse de la demande d’eau de 18 %
Mais la demande en eau augmente de 6 % chaque année et cette année la hausse est de 18 % à cause du demi-million de réfugiés syriens qui ont rejoint le royaume depuis deux ans. « On espérait que ce projet pour l’eau potable en tout cas nous mettrait à l’abri jusqu’en 2025, mais à cause de l’arrivée des réfugiés syriens on a revu à la baisse nos prévisions. L’eau sera suffisante jusqu’en 2018 », ajoute Hazem Nasser.
Il reste une incertitude : cette eau est-elle potable ? L’eau de Disi est naturellement radioactive à des niveaux qui la rendent impropre à la consommation. Le ministère de l’Eau a donc décidé de la mélanger avec d’autres sources d’eau pour la rendre potable.