Le numéro deux d’al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) est bel et bien mort. Le décès de Saïd al-Chehri a été confirmé ce mercredi 17 juillet par l’organisation terroriste. Ce Saoudien, longtemps emprisonné à Guantanamo, avait été remis par les Etats-Unis aux autorités de son pays en 2007. Durant cette période, il avait dû suivre un programme de réadaptation mis en place par Ryad. Mais Saïd al-Chehri n’y avait passé que très peu de temps. La même année, le terroriste s’était évadé et avait trouvé refuge au Yémen.
Une rapide ascension
Dès son arrivée, al-Chehri avait eu de grands projets pour Aqpa. Sous son commandement, al-Qaïda dans la péninsule arabique est devenue en l’espace de quelques années l’une des branches les plus actives mais aussi les plus dangereuses de la nébuleuse terroriste. Le terroriste saoudien a été à l’origine de nombreux enlèvements et exécutions d’étrangers au Yémen. L’attentat-suicide perpétré contre l’ambassade américaine à Sanaa en 2008 portait également sa signature. Ses faits d’armes, des actes barbares, l’ont placé presque au sommet de l’organisation terroriste dans cette région du Golfe.
Avec le soutien des Etats-Unis, Sanaa avait engagé une véritable chasse à l’homme contre lui. Durant ces années de traque (2008-2013), les autorités yéménites ont annoncé à plusieurs reprises s’être débarrassées d’al-Chehri mais, à chaque fois, il a ressurgi comme par miracle. Fin 2012, les responsables yéménites avaient confirmé certaines rumeurs sur sa prétendue disparition. « Saïd al-Chehri s’est tué en manipulant des charges explosives », avaient alors déclaré certaines sources à Sanaa. Mais cette information avait été démentie très rapidement.
Cinq ans de traque
En janvier dernier, ce haut responsable d’al-Qaïda avait été repéré dans un village au centre du Yémen. Une opération militaire avait alors été déclenchée et al-Chehri avait été grièvement blessé dans des bombardements. Toutefois, le terroriste de 39 ans - qui avait fait des régions désertiques de Hadramaout (au centre du Yémen) son terrain de prédilection - était parvenu à s’échapper. Sa cavale a toutefois été de courte durée. Le véhicule dans lequel il s’était enfui avec trois de ses compagnons avait été ciblé par un drone américain et Sanaa avait officiellement annoncé sa mort dans la foulée. Ce mercredi 17 juillet, sept mois après la frappe, Aqpa confirme son décès mais ne donne aucun détail. Ni la date, ni les circonstances de la mort de Saïd al-Chehri ne sont précisées.