La nomination d'el-Beblaoui ne fait pas l'unanimité en Egypte

Les discussions auront duré plusieurs jours, et finalement, l'Égypte a un Premier ministre, Hazem el-Beblaoui, une figure connue et respectée de la vie politique. A 76 ans, il a déjà été vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011. Mais sa nomination ne fait pas l’unanimité. Les Frères musulmans ont d'ailleurs rejeté ce mercredi l'offre d'entrer au nouveau gouvernement.

Avec notre correspondant et notre envoyé spécial au Caire

L’Egypte s’est finalement trouvée un Premier ministre en la personne de Hazem el-Beblaoui. Expérimenté et respecté, cet économiste de 76 ans ne fait pourtant pas l’unanimité dans le pays.

Les jeunes de Tamarod et le Front du salut national reprochent d’abord à Hazem el-Beblaoui de ne pas être leur champion. Ils lui auraient préféré Mohamed el-Baradei à qui l’on donné la vice-présidence en lot de consolation.

Réintégrer al-Nour au processus de transition

A 76 ans, Hazem el-Beblaoui est considéré comme trop vieux pour incarner la nouvelle Egypte. Les jeunes craignent aussi que ce partisan de l’économie libérale ne prenne pas assez en considération la dimension sociale de la crise économique égyptienne. Le FMI exige une réduction conséquente du déficit budgétaire, ce qui signifie une levée partielle des subventions.

Le premier objectif politique du nouveau Premier ministre sera sans doute de faire revenir le parti salafiste al-Nour dans le processus de transition. Les salafistes avaient claqué la porte des négociations des discussions, à la suite des violences de la Garde républicaine. Mais ils ont approuvé la nomination de Beblaoui, et ils devraient donc accepter prochainement de revenir sur leur position.

Après avoir remporté 20 % des voix aux législatives de 2011, le parti al-Nour est considéré comme un élément très important de la coalition aujourd’hui.

Nombreuses critiques

Mais la transition qui est actuellement en marche ne se fait pas sans grincements de dents, y compris dans les rangs des opposants au président déchu, Mohamed Morsi. Ceux-ci critiquent le décret constitutionnel annoncé ce mardi 9 juillet. Composé d’une série d’articles, il est censé donner un cadre constitutionnel à la période transitoire qui va durer jusqu’aux élections.

Le Front de salut national et le mouvement Tamarod dénoncent le fait que l’essentiel de ce décret est calqué sur la Constitution qui avait été adoptée en décembre, sous l’autorité de Mohamed Morsi.

Ils demandent que l’on s’émancipe de cette Constitution. Ils critiquent également les pouvoirs accordés au président intérimaire, et puis ils regrettent de ne pas avoir été davantage consultés par la présidence intérimaire. Ils réclament donc à Adly Mansour de revoir sa copie.

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