Des affrontements se sont produits vendredi et samedi dans la zone instable du Sinaï. Environ 400 000 personnes vivent sur ce territoire de sable et de vent, parsemé d'arbustes et d'oliviers. La plupart sont des Bédouins qui, déjà sous l'ère Moubarak, se sentaient abandonnés par l'Etat.
Les accords de Camp David en 1978, qui ont mis fin à la guerre avec Israël, ont divisé leur territoire en quatre zones militaires où ils se sentent privés de leurs terres et de leurs droits : manque d'infrastructures, de services publics dans les domaines de la santé et de l'éducation. Les jeunes souffrent du chômage, les postes dans la fonction publique sont souvent occupés par des personnes venues d'autres régions, et les habitants sont considérés comme des citoyens de seconde zone.
Un vivier pour les jihadistes
Du coup, beaucoup rejoignent des groupes mafieux de trafiquants de drogue, de migrants, ou d'armes. Et parfois des groupes jihadistes salafistes qui essaiment dans la région et qui mènent des opérations de guerrilla contre les militaires aux nombreux postes de contrôle sur les routes et aux frontières.
L'élection de Mohamed Morsi il y a un an avait suscité un espoir vite déçu. Le retour des militaires au pouvoir accentue cette instabilité dans tout le Sinaï.