Egypte: les pro-Morsi maintiennent la pression pour réhabiliter le président déchu

Des dizaines de milliers d'islamistes sont toujours rassemblés en Egypte pour dénoncer l'éviction du président Morsi il y a trois jours. Les Frères musulmans ont prié pour ceux qu'ils appellent les « martyrs de la légitimité », victimes d'affrontements avec les forces de l'ordre ou avec des opposants à Mohamed Morsi. Près de 40 personnes ont trouvé la mort ces dernières 24 heures. Mais les islamistes ne renoncent pas et ils dénoncent toujours un coup d'Etat de la part de l'armée. Reportage près de l'Université du Caire où sont réunis les manifestants.

Avec nos envoyés spéciaux, Daniel VallotetManuel Pochez

Les partisans de Mohamed Morsi restent déterminés à obtenir le retour du président déchu par l'armée. Les militants islamistes, quant à eux, rassemblés sur le parvis de l’Université du Caire, se disent galvanisés par le discours hier de Mohammed Badie, le numéro un des Frères musulmans, que l’on croyait détenu par l’armée égyptienne.

Pour Salah Mounir, 24 ans, étudiant en communication, ce discours l'a remotivé. Il raconte : « Ça m’a redonné du courage, et de l’espoir. Partout en Egypte, dans toutes les grandes villes, il y a eu une mobilisation énorme après ce discours, au Caire, à Alexandrie… Tout le monde est descendu dans la rue ! »

Pour les militants pro-Morsi, c’est un combat de longue haleine qui débute. Les partisans du président déchu veulent maintenir une pression maximale sur les autorités afin de faire dérailler la feuille de route annoncée mercredi soir par le chefs des armées.

Pas d'intention de provoquer des affrontements

Abdel Hakim Abdallah, 43 ans, fonctionnaire, détaille cette stratégie : « Pour que Morsi revienne, on va occuper la rue, dans tout le pays. Au Caire, on ira devant la Garde républicaine et même à Tahrir ! On ne rentrera chez nous que lorsque Mohamed Morsi sera redevenu président. Sinon, ce sera la loi de la jungle, et ça c’est innaceptable ! »

Interrogés sur les violences, les militants pro-Morsi affirment n’avoir aucune intention de provoquer des affrontements. D'autant que leurs adversaires ont avec eux désormais le soutien de la police et de l’armée.

Partager :