Mongolie : Des élections sur fond de nationalisme minier

Les bureaux de vote ont ouvert tôt ce mercredi 26 juin 2013, dès 7 heures (heure locale) ce matin, en Mongolie. Trois candidats sont en lice pour l'élection présidentielle : un ancien lutteur et une femme médecin tentent de succéder au président sortant Tsakhi Elbegdorj qui selon les derniers sondages aurait l’avantage pour un second mandat. Des élections considérées comme les plus « transparentes » par les observateurs étrangers et dont la campagne a été dominée par la lutte contre la corruption et le nationalisme minier.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Si les candidats devaient être départagés à la force du poignet, l’un d’entre eux aurait incontestablement l’avantage. Ancien champion de lutte, élu député à trois reprises, le leader du Parti du peuple mongol Bat-Erdene Badmaanyanbuu a défendu une meilleure redistribution du boom minier pendant la campagne, dans un pays où la majorité des habitants, un peu plus de trois millions selon le dernier recensement, vit en dessous du seuil de pauvreté.

Même chose pour la ministre de la Santé féminine, Natsug Udval du Parti révolutionnaire du peuple mongol. Première femme candidate de l’histoire de la jeune démocratie mongole, elle a aussi dénoncé l’accaparement des richesses par les entreprises étrangères.

Le gouvernement formé par le parti vainqueur du scrutin devra en effet superviser les appels d’offres pour de gigantesques projets miniers concernant notamment le plus grand gisement de charbon au monde Talvan Tolgoi et surtout la plus grande réserve de cuivre de la planète Oyu Tolgoi.

Ancien journaliste, diplômé de Harvard et dirigeant de la révolution pacifique qui a mis fin au régime communiste en 1990, l’actuel chef de l’Etat Tsakhia Elbergdorj s’appuie de son côté sur une économie en croissance pour briguer un second mandat. Le président du Parti démocratique qui est aussi le favori des investisseurs a axé toute sa campagne autour de la lutte contre la corruption qui a permis de faire tomber l’ancien président Nambar Enkhbayar actuellement en prison.

Cette sixième présidentielle dans l’histoire du pays a d’ailleurs bénéficié de directives strictes afin de s'assurer que toutes les parties soient sur un pied d'égalité. Elberdorj a aujourd’hui toutes les chances de l’emporter selon les sondages, sans avoir donné de réponse aux critiques de ses rivaux : 12% de croissance en 2012 c’est bien, mais à condition de trouver les moyens de mieux partager les profits de la vente des richesses du sous-sol.

Les bureaux de vote fermeront ce mercredi soir à 22h, le résultat est attendu dans la nuit. Le candidat qui remportera plus de 50% des voix sera élu d’office, échappant à un deuxième tour le 10 juillet prochain.

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