Avec notre envoyé spécial à Oulan Bator, Régis Genté
Ce sont les plus âgés, habillés de leur deel, la robe traditionnelle colorée mongole, qui avaient le plus de mal à glisser leur bulletin électronique dans les machines à voter venues d ’Amérique.
Devant les bureaux de vote, les files d’attente étaient longues à Bayanzürkh, un de ces quartiers de gers, les tentes de feutre des nomades, où s’entasse la moitié des 1,2 million d’habitants de la capitale Oulan Bator.
Certes la curiosité était là, mais c’est surtout le souci de l’avenir qui semblait motiver les électeurs. Beaucoup sont venus à Oulan Bator ces dernières années avec leurs tentes, après avoir perdu leurs troupeaux lors d’un hiver trop rude.
En arrivant dans le bureau de vote, chacun présente sa carte d’identité que bientôt l’ordinateur reconnaît. Un ticket est remis à chacun, attestant de son vote, et l'électeur va ensuite remplir son bulletin électronique sur un petit pupitre équipé d’un cache pour tenir son vote secret. Le tout sous l’œil vigilant des observateurs des treize partis en lice. Vient enfin le moment de voter avec ces machines noires destinées à éviter toute fraude, notamment au moment du décompte des voix.
Comme quoi, l’on peut venir du plus profond de la steppe eurasienne et voter de la plus moderne des façons.