Election présidentielle en Iran: un scrutin sans illusion

Ce vendredi 14 juin, les 50 millions d'électeurs iraniens désignent le successeur de Mahmoud Ahmadinejad. Ils ont le choix entre cinq candidats conservateurs et un seul considéré comme étant modéré : Hassan Rohani. Dans la classe moyenne iranienne, ce choix contraint et cette absence de perspective de changement se traduiront pour beaucoup par l'abstention.

Avec notre envoyée spéciale à Téhéran, Murielle Paradon

L'ambiance est très calme. Rien à voir avec la ferveur d'il y a quatre ans lorsqu'un espoir

de changement soufflait sur le pays. La campagne s'est achevée mercredi 12 juin, dans la soirée avec les meetings de trois de six candidats à Téhéran. Les militants se sont croisés à Téhéran dans un joyeux bazar, créant des embouteillages monstres. Ambiance bon-enfant, mais pas d'enthousiasme débordant.

Ce jeudi après-midi, dans un quartier commerçant, où les classes moyennes viennent volontiers manger une glace en cette veille de week-end, les choix n'étaient pas encore bien arrêtés. Et, surtout, beaucoup confient qu'ils n'iront pas voter. Ils ne croient pas en un quelconque changement, quel que soit le candidat élu.

Le changement, c'est pas maintenant

Trois candidats se dégagent. Le conservateur Mohammad Bagher Ghalibaf, le populaire maire de Téhéran, qui a promis de régler les problèmes économiques de la population.

L'ultraconservateur Saïd Jalili, actuel négociateur sur le nucléaire iranien, qui prône la résistance face à l'occident. Et, à l'autre bout de l'échiquier, Hassan Rohani, un religieux considéré comme modéré. Il est pour négocier davantage avec les Occidentaux sur le nucléaire, afin d'alléger les sanctions économiques qui étranglent le pays.

Nous n'avons pas vraiment de sondages sur la personnalité qui arriverait en tête à l'issue de ce premier tour. Mais de toute façon, quel que soit le vainqueur, il sera placé sous l'autorité du Guide suprême, qui définit les grandes lignes de la politique en Iran.

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