Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Barack Obama avait peut-être été un peu rapide, au mois d’août 2012. Lors d’une conférence de presse, le président américain avait prévenu que l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien serait « une ligne rouge » franchie par Bachar el-Assad.
À la Maison Blanche, plusieurs conseillers reconnaissaient alors - à voix basse - que la formulation était peut-être un peu définitive. Et le mois dernier, lorsque les premiers rapports faisant état de l’utilisation d’armes chimiques ont été publiés, Washington a immédiatement prévenu qu’il lui faudrait « des preuves solides » avant de décider d’une quelconque intervention.
Washington réclame « plus de preuves »
Depuis, la présidence américaine tente par tous les moyens de tenir cette position. Et peu importe que les Français se disent « certains » que des armes chimiques ont été employées par le régime de Damas. « Nous devons augmenter le faisceau de preuves », a déclaré ce mardi 4 juin le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney. « Il nous faut savoir qui a utilisé ces armes, quand et dans quelles proportions », a-t-il ajouté.
Washington n’a aucune intention d’envoyer des troupes se battre en Syrie, au moment où les Etats-Unis s’apprêtent à mettre fin à plus de douze ans de guerre en Afghanistan et en Irak. Et si Barack Obama répète que l’utilisation d’armes chimiques « changerait la règle du jeu », le président américain se garde bien, désormais, d’aller plus loin.