L'interview a été diffusée sur la chaîne du Hezbollah libanais, Al-Manar. Bachar el-Assad a confirmé que la livraison de missiles à son régime par la Russie a commencé et qu’il est sous pression pour ouvrir le front du Golan avec Israël qui occupe ce plateau depuis 1967. Il a également affirmé qu'il sera candidat à la présidentielle de l'an prochain si le peuple le veut.
Bachar el-Assad est aussi revenu sur le projet d'une conférence de paix internationale sur la Syrie, baptisée « Genève II », et qui doit se tenir en juin. Sur le principe, le président est d'accord même s'il se réserve le droit de changer d'avis, si de nouvelles conditions lui étaient imposées. Il a ajouté que tout accord de paix sera soumis à référendum.
Une fois de plus, Bachar el-Assad refuse de quitter le pouvoir comme le lui a demandé l’ancien président de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, Ahmed Moez al-Khatib, qui lui a proposé de quitter la Syrie avec 500 membres de son entourage.
« Mon départ ou mon maintien à mon poste dépend uniquement de la volonté populaire, affirme Bachar el-Assad. Toute personne qui réclame mon départ doit d’abord nous dire qui elle représente. Est-ce qu’elle a le mandat du peuple pour formuler une telle demande ? J’ai entendu parler de l’initiative de l’opposition, ils me proposent de quitter la Syrie avec 500 personnes et me donnent vingt jours pour y réfléchir, je me réjouis à cette idée. »
Réunion tripartite
L’ONU, quant à elle, a annoncé ce jeudi soir une réunion tripartite à Genève le 5 juin, des représentants des Etats-Unis, de la Russie et de l'ONU pour tenter d'initier un dialogue entre le régime et les opposants et préparer la conférence internationale « Genève II ».
« Concernant notre participation à la conférence de " Genève II ", eh bien, officiellement, nous y prendrons part en tant que représentants légitimes du peuple syrien, a déclaré Bachar el-Assad. L’opposition elle, elle représentera qui ? Lorsque la conférence sera terminée, nous, nous rentrerons en Syrie dans nos maisons auprès de notre peuple. Et eux, où est-ce qu’ils iront ? Dans leurs hôtels ? Ou alors ils iront faire leurs rapports aux services de renseignements des pays qui les accueillent ? De toute façon, nous savons bien qu’à Genève nous allons négocier avec les pays qui se cachent derrière l’opposition. D’ailleurs, si ces pays posent de nouvelles conditions, nous ne participerons pas à la conférence. »
L'opposition, elle, a annoncé ce jeudi qu'elle refusait de prendre part à cette conférence tant que des membres du Hezbollah, notamment, se battent sur le sol syrien.
Enfin, Bachar el-Assad a reconnu et salué la participation du Hezbollah dans la bataille de Qousseir. Sur le terrain, les combats se poursuivent dans cette ville, située non loin de la frontière entre le Liban et la Syrie. L'armée syrienne, épaulée par le Hezbollah, serait prête à lancer l'assaut contre la dernière poche rebelle pour reprendre Qousseir, qui serait maintenant contrôlée à 80% par les soldats fidèles à Bachar el-Assad.
Une implication du Hezbollah dénoncée par les Libanais sunnites, mais soutenue par l’immense majorité de la communauté chiite. Notre envoyé spécial au Liban, s’est rendu ce jeudi soir, dans la banlieue sud de Beyrouth, où se trouve l’un des bastions du Hezbollah. Il a recueilli dans la rue les réactions à l’intervention du président syrien :