Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
A plusieurs reprises au cours des derniers mois, Ban Ki-moon avait dû convaincre Lakhdar Brahimi de ne pas démissionner. Cette fois, le diplomate algérien a pris sa décision. Il l’a annoncé au secrétaire général. Il a seulement consenti à en retarder l’annonce pendant quelques semaines, jusqu’à la fin du mois.
Depuis sa nomination, l’été dernier, Lakhdar Brahimi accumule les déconvenues. Avec le Conseil de sécurité d’abord, incapable de lui donner l’unité dont il avait besoin. Puis avec le gouvernement et les rebelles syriens qu’il n’a pas su convaincre de renoncer à une solution militaire. Lakhdar Brahimi a aussi été très agacé du croche-patte de la Ligue Arabe qui a donné le siège de la Syrie à l’opposition, laissant entendre que dialogue et négociations ne sont pas nécessaires.
« Je m’excuse auprès des Syriens pour avoir accompli si peu pour eux », a dit le médiateur lors de sa dernière apparition devant le Conseil de sécurité. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu à New York pour évoquer sa succession. Il n’y aura sans doute pas de nouvelle nomination. « Inutile, a confié un diplomate, d’envoyer un autre médiateur à l’abattoir ».